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« Les Gallois se sont mieux adaptés que nous »

Par Arnaud Beurdeley
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Malgré de nombreux points positifs soulignés, notamment sur le secteur défensif et les intentions de jeu, Didier Retière regrette un manque d’adaptation pour résister à la stratégie galloise.

Comment avez-vous jugé l’utilisation du jeu au pied de l’équipe de France ?

Ce n’est toujours pas dans la culture du jeu français. Malheureusement, le jeu au pied, on ne l’utilise que lorsqu’on ne sait plus quoi faire. C’est dommage. Dans les plans de jeu, c’est pourtant intégré par les entraîneurs. Mais ce n’est pas suivi d’effet sur le terrain. à la différence des Anglo-Saxons pour qui le jeu au pied fait partie intégrante du rugby. Du coup, on a eu des jeux au pied parfois trop long ou sans pression à la retombée. On a aussi vu du jeu au pied au milieu du terrain qui faisait gagner un peu d’avancée mais qui a contraint, dans la foulée, à de longues séquences de défense.

Justement, l’organisation défensive n’est-elle pas encore une fois le point positif de cette rencontre ?

Cette équipe est construite avant tout pour cela, avec un équilibre de joueurs très complémentaires. Les prestations de Paul Gabrillagues, par exemple, pendant le Tournoi sont très intéressantes car elles viennent compenser l’action de la troisième ligne. Tout ça, c’est très positif. Et cela donne le sentiment que cette équipe se construit sur des bases solides.

Malheureusement, l’efficacité dans la zone de marque est encore trop faible, non ?

On panique toujours un peu. C’est là que les leaders de jeu sont essentiels et qu’ils doivent générer du calme. C’est dans ces moments-là qu’il faut faire preuve de maturité. Et cette équipe est jeune. Mais il y a du mieux quand même.

Quid de l’animation offensive ?

C’est peut-être le match le plus abouti de ce Tournoi. On a vu des passes au contact, des libérations de balles rapides ou encore des prises d’initiatives avec des courses de soutiens intéressantes. Cette équipe de France a fait preuve de beaucoup de mouvements, même si parfois on s’est fait « coffrer ». C’est dommage. Mais les Gallois savaient pertinemment qu’avec des joueurs puissants comme Bastareaud, ils ne pouvaient pas faire autrement.

L’animation offensive n’est-elle pas le prochain grand chantier que devra mener le staff de l’équipe de France ?

Si, probablement. Seulement, c’est tout le problème du rugby français. Même s’il y a eu plein de chose très intéressantes durant ce Tournoi, dans quel état va se retrouver cette équipe au mois de juin lors de la tournée en Nouvelle-Zélande ? Avec quels joueurs ? Les trois prochains mois de compétition vont être très durs. Il faudra retrouver de l’homogénéité et poursuivre la progression. La dynamique positive dans laquelle se trouve cette équipe devrait permettre de gagner du temps.

N’a-t-on pas manqué un peu d’adaptation pour faire face à cette stratégie défensive des Gallois ?

Un peu mais les quelques fois où l’équipe de France a pu enclencher du mouvement, il y a eu de l’efficacité. On sent que cette équipe progresse. Franchement, en toute objectivité, les intentions ont été très intéressantes. Les Bleus ont eu la possession en deuxième mi-temps et ont su exploiter les ballons. Pour moi, ils vont dans la bonne direction. Malheureusement, ces matchs-là se jouent sur des détails. Des détails aussi liés à l’arbitrage. Monsieur O’Keeffe a ainsi laissé beaucoup de liberté sur le jeu au sol. Et puis, il y a toujours ces fautes de concentration. à l’image d’un renvoi des Gallois, où il y a eu une incompréhension... Seulement, si on enlève cet essai-là, les Gallois n’ont jamais été vraiment dangereux. C’est très frustrant, très rageant.

Mais n’aurait-il pas été plus judicieux de jouer avec davantage d’alternance, notamment autour de l’utilisation de Mathieu Bastareaud ?

Je crois qu’il y en a eu, de l’alternance. J’ai souvenir l’avoir vu parfois en profondeur pour passer le ballon, parfois très près de la ligne pour venir défier la défense. Il a probablement créé moins d’incertitude que la semaine dernière contre les Anglais. Mais attention, il était très attendu. C’est pourquoi les Gallois ont aussi mis en place cette stratégie défensive pour plaquer haut et coffrer le porteur de balle. Ils se sont mieux adaptés que nous.

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