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Rugby c(h)ampagne

Par Emmanuel Massicard
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Publié le Mis à jour
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Il serait si facile de céder à la tentation de la caricature et de tomber dans le cliché après le cinquième titre de champion de France remporté de haute volée par le Castres Olympique, samedi soir face à Montpellier…

Reconnaissez au moins que la petite musique intelligemment distillée par Pierre-Yves Revol a eu l’effet escompté : le CO et tout son peuple ont su se mobiliser comme jamais autour de leur cause, portés par un instinct grégaire et la fierté d’appartenir à cette fameuse sous-préfecture tarnaise devenue en cette fin de saison l’ultime bastion capable de résister au diktat des métropoles. Le sixième du Top 14 est donc champion de France après avoir renversé les trois premiers : dans l’ordre d’apparition Toulouse, le Racing et Montpellier.

Mais, à bien y regarder les Castrais de 2018 n’ont rien inventé. Et nous avons clairement retrouvé sur leur parcours nombre des petits cailloux semés en héritage par les « pionniers » d’Alain Gaillard, champions en 1993.

Ce n’est d’ailleurs certainement pas un hasard si Christophe Urios - trait d’union parfait entre ces deux époques - a une nouvelle fois posé sa pogne dodue sur le Bouclier de Brennus : au mois d’avril, lors de la remise de l’oscar mensuel Midi Olympique décerné à Mathieu Babillot, anciens et actuels de la maison CO s’étaient tous retrouvés sur scène, tels des jumeaux traversant les générations. Nous pourrions jurer que certains des échanges survenus ce soir-là ont allumé la petite lumière qui guida les Tarnais de Kockott jusqu’à ce nouveau sacre.

En fait, rien n’était innocent dans l’écriture de ce scénario incroyable, dans les mots d’Urios et dans les attitudes de ses hommes. Passé les barrages, eux n’avaient plus rien à perdre contrairement aux Montpelliérains. Voilà une bonne partie de ce qui a toujours tanné le cuir d’un champion et c’est ce qui donne encore toute sa grandeur à ce rugby c(h)ampagne, que l’on aime tant pour tout ce qu’il porte de simplicité et de sincérité, d’authenticité et d’évidence.

Quand Montpellier s’est emmuré dans sa préparation, à l’inverse le CO est toujours resté ouvert au monde qui l’entoure, sans crainte face aux micros et caméras, offrant sa confiance à qui pouvait la prendre. Dans sa quête fédératrice, il a également partagé ses rêves et sa joie du moment. Cette dernière,sacrément communicative, a fini par embraser le Stade de France un soir de juin 2018. Les hommes ont fait le reste, chapeaux messieurs.

Les leçons de la finale sont ici sans appel et c’est très clairement un message que se doit entendre l’ensemble du rugby français, lui qui est hanté par les huis clos et victime du repli sur soi. Un titre ne s’achète pas sur le bureau de la DNACG et il se gagne encore à la force des convictions. C’est heureux.

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