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Défense d’en rire

Par Arnaud Beurdeley
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Publié le Mis à jour
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« On ne peut pas se satisfaire d’un tournée où l’on prend plus de trente points presque à chaque fois. » Wesley Fofana est un excellent joueur, un merveilleux attaquant, mais les mathématiques, ce n’est pas son truc.

Sur l’ensemble des trois matchs, le XV de France a encaissé une moyenne de 42 points, très loin des 30 annoncés par le trois-quarts centre de l’ASM Clermont. Le chiffre est pharaonique, la défense tricolore très décevante. C’est un des points noirs majeurs de cette tournée d’été. Certes, les Bleus ont fait face à trois reprises à la meilleure équipe du monde actuellement. Mais tout de même... 

Durant le dernier Tournoi des 6 Nations, ce secteur de jeu avait pourtant été un vrai point fort. On l’avait même érigé en socle de travail solide, immuable. Las, tout est à reconstruire. Prendre des essais par les Blacks n’a rien d’infamant - tant s’en faut - s’abandonner à des fautes grossières telles qu’elles ont été commises, notamment lors du premier et du dernier test, a quelque chose d’humiliant. « C’est trop gros pour être vrai », avait même admis Jacques Brunel à l’issue de la première confrontation. Pour illustrer son propos, le sélectionneur avait notamment évoqué la performance désastreuse de Kevin Gourdon. « Il montre un mec, il se trompe de mec. Il monte en pointe, il ne faut pas. Il se tourne vers un mec sur l’intérieur, il se fait prendre sur l’extérieur. » Las, le Rochelais avait été ce jour-là à le symbole de la faillite défensive. 

Parce que c’est là que le bât blesse. Les errances dans ce domaine sont certes individuelles, mais elles sont aussi le résultat d’une défaillance collective. « A un moment, on a perdu confiance dans notre système, disait Jean-Marc Béderède, l’entraîneur en charge de la défense. Les erreurs se sont accumulées au fil de notre perte de confiance. Les joueurs se sont un peu éparpillés, n’ont plus défendu sur nos principes, ni sur les moyens que nous avions mis en œuvre. On a commencé à s’isoler, à moins monter ensemble. C’est à dire à moins s’adapter aux types de situations rencontrés. » Et s’il y a eu, paradoxalement en infériorité numérique lors du deuxième test de Wellington, un sentiment d’amélioration, les joueurs de Brunel sont retombés dans leurs travers à Dunedin. « Il y a eu quelques jolis plaquages certes, mais surtout beaucoup de mauvais choix et de grosses erreurs de placements, analyse l’ancien entraîneur du Stade français Greg Cooper. Les Français se sont resserrés autour des rucks, pour faire face à la pression physique que leur imposaient les Néo-Zélandais. Mais cela les a trop fragilisés sur les extérieurs. Ensuite, souvent, le défenseur se trompait de zone et d’attaquant sur lequel intervenir. Des erreurs trop grosses, face à une équipe de la qualité des Blacks. » Et de conclure : « La défense française est toujours un chantier prioritaire. »

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