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Regard d’ailleurs

Par Léo Faure
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Publié le Mis à jour
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C’était il y a une semaine seulement, à Auckland, au "Grill by Sean Conolly" sur la très centrale Federal street. Comme chaque tournée ou presque, c’est de tradition, journalistes et encadrement du XV de France mangeaient à la même table.

C’était mercredi soir. Un repas informel où l’on discute du rugby d’aujourd’hui et d’hier, des Bleus, des Blacks et d’à peu près tout, en évitant soigneusement de se projeter vers le match à venir. Et cette question, venue en fin de repas de la part d’un membre du staff : "Beaucoup de choses ont été dites sur le titre de Castres. Sur la taille du club, de la ville, l’étendue du budget et de l’effectif. Mais rien sur le fait que le champion de France était emmené par un staff français. Pourquoi ?"
 
Effectivement, pourquoi ? La question aurait pu être traitée. Elle l’aurait certainement mérité. Le titre de champion de France des entraîneurs est revenu, cette année, à Christophe Urios (2018), accompagné d’un staff presque intégralement composé de Français. Il était l’an dernier entre les mains de Franck Azéma (2017). Tiens donc, deux hommes dont les noms gravitent autour du XV de France, pour 2020. Pourquoi pas sous la forme d’un ticket commun Urios-Azéma, tant on sait que les deux techniciens s’apprécient. Un duo à la manière de Travers-Labit, qui les avaient exactement précédés sur le trône du Top 14 (2016). Les entraîneurs français savent gagner et le font. Cela va mieux en le disant.
 
Si le sujet est évidemment valable, il est surtout hautement sensible dans le milieu des entraîneurs, dont leur syndicat Tech XV se fait un écho régulier. Le choix du multiculturalisme, pourtant, peut être infiniment enrichissant. S’il est pris comme tel, philosophique, pour ce mélange des approches et des expériences. C’est en ce sens qu’il faudrait toujours comprendre la mixité des staffs en Top 14 quand, dans l’autre sens, nombre d’entraîneurs français passent leur été à visiter des centres d’entraînement néo-zélandais. Pour en ramener une idée, une méthode, un exercice à l’entraînement, un aménagement de la salle de musculation ou une ficelle de management.
 
Malheureusement, dans le lot des étrangers qui entraînent en France, on trouve aussi des mecs signés pour la gloire du nom et la drague des partenaires financiers. Sans logique sportive. D’autres restés là, pour abréger une fin de carrière devenue agonique et lisser les derniers mois de salaire dus, en intégrant le staff (ce qui les sort, du même coup, du salary cap). La ficelle est grosse, connue de tous et devenue banale.
 
L’avenir dira à quelle catégorie appartient Conrad Smith, qui confie dans ces colonnes ses envies et ses craintes sur son nouveau métier : entraîneur de la défense de la Section paloise. Le ressenti, le concernant, ne peut être qu’enthousiaste. L’ancien trois-quarts centre ne fut pas seulement un des plus grands joueurs de son temps, chez les All Blacks. Il en fut certainement le plus intelligent et le grand patron stratégique de la défense. De quoi forcer l’a priori positif.
 
En même temps que Conrad Smith prend ses nouvelles fonctions dans le Béarn, on a pourtant lu, cette semaine chez nos confrères du Petit Bleu, une interview de Christophe Deylaud se rappelant au souvenir de tous. L’ancien ouvreur Toulonnais et Toulousain, unanimement considéré comme un technicien hors pair, entraîne en Fédérale 1. Sans proposition. Dommage.

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