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Le groupe vit bien

Par Léo Faure
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Publié le Mis à jour
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C’est d’époque. Les Bleus sont champions du monde. Ceux du foot, notez bien, quand nos fiers guerriers du rugby attendront une année encore pour savoir s’ils pourront accrocher la première étoile à un palmarès pourtant riche de trois finales, déjà. Il faudra déjà sortir des poules, remarquez.

Au Japon, le XV de France se trouvera plongé pour la première fois de son histoire dans le traditionnel « groupe de la mort », qui accouchera d’une nation en crise rugbystique parmi les neuf équipes dominantes de la planète ovale. 

En attendant d’en savoir plus sur leur destin mondial, nos rugbymen internationaux reprendront, dans les jours à venir, le chemin de l’entraînement. Gonflés, comme tous, par l’euphorie qui s’est emparée du pays depuis que les hommes de Didier Deschamps sont rentrés triomphants de leur campagne de Russie. 

Comme tous, les Bleus du rugby ne seront pas passés à côté des vidéos rafraîchissantes qui pullulent, désormais, sur leurs collègues du foot. Où Griezmann et Rami jouent un théâtre d’improvisation en conférence de presse. Où Tolisso et Mendy grimpent dans un avion en dansant et Pogba, maître de cérémonie hyperactif, lance des psaumes dépouillés sur le perron de l’Elysée. Parce que, voyez-vous, les Belges étaient peut-être meilleurs au foot mais les Bleus, eux, s’appuyaient sur une solidarité sans faille. Leur groupe vit bien, comme on résume souvent trop simplement, par fainéantise sémantique. Donc il gagne ? Non. Le cheminement intellectuel est exactement opposé. Les groupes vivent bien parce qu’ils gagnent. Rarement l’inverse.

Nous, rugbymen convertis, en savons quelque chose. Après la scission entre les joueurs et le staff en 2011, promis, juré, le groupe se portait comme un charme avec l’arrivée de Philippe Saint-André. Avant de se fissurer. La nomination de Guy Novès, garant d’une autorité qui affirmait le cadre nécessaire à l’épanouissement de chacun, avait enfin libéré un groupe sous tension. Ce sont les joueurs eux-mêmes qui l’affirmaient. Avant le retour desdites tensions. Jacques Brunel ? Idem. Depuis janvier, chacun jure que, malgré les difficultés sportives, le groupe France est plus soudé que jamais. Comme oxygéné. Nos Bleus ignorent-ils que, si la litanie de défaites se poursuit encore, les mêmes causes produiront les mêmes effets ? Prions que non. L’urgence n’est pas de bien vivre pour gagner. Elle est inverse.

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