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Clermont Relance l’offensive

Par Arnaud Beurdeley
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Publié le Mis à jour
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CLERMONT - Pour mieux conjurer l’épouvantable exercice de l’an passé, l’ASMca, malgré une première mi-temps balbutiée en première période sur le front de la défense, a d’ores et déjà affiché tout son potentiel offensif…

"Eux, ils seront champions." Les propos de Mauricio Reggiardo sont exempts de toute ambiguïté. Le manager du SUA parle évidemment des Clermontois et de leur impressionnante puissance offensive. Passons sur le scénario de la rencontre, la prestation défensive clermontoise en première période n’ayant pas permis justement de bien mettre en valeur cet immense potentiel. En descendant de la tribune sitôt le coup de sifflet final, Bernard Goutta, entraîneur des avants, pestait encore contre ces quarante premières minutes malgré le festival offensif de la seconde mi-temps. "Ce n’est pas possible", lâchait-il. Autrement dit : comment peut-on afficher deux visages diamétralement opposés ? À la pause, on a bien cru que le champignon ayant ravagé la pelouse du Stade Marcel-Michelin avait même gangrené les joueurs de l’ASMCA. Simple illusion.

Le potentiel offensif de l’ASMCA, malgré une saison dernière calamiteuse, est intact. En témoignent les dix essais inscrits dans cette rencontre. "Pour moi, ça a été un régal, raconte le demi d’ouverture Camille Lopez. En deuxième mi-temps, lorsque je recevais le ballon, je sentais à chaque fois que j’avais plusieurs solutions, plusieurs alternatives. C’est franchement plaisant pour un dix. Et même en première période, malgré notre manque d’agressivité en défense, je voyais que nous étions bien en place offensivement. Il a juste fallu régler ce problème en défense, ce que nous avons fait à la mi-temps."

Sur les dix essais inscrits par Clermont, neuf ont été l’œuvre d’un joueur issue de la ligne de trois-quarts. Quatre doublés signés Ezéala, Toeava, Betham et une réalisation de Naqalevu. Seul le jeune pilier Sipili Falatéa (21 ans) est venu s’immiscer au milieu des marqueurs, sans grande discrétion. Trop heureux de se retrouver en position d’inscrire son premier essai dans le monde professionnel, le Wallisien s’est jeté dans l’en-but en mode "Chris Ashton", "sans réussir à lever les pieds", dixit son partenaire Camille Lopez. Une façon peut-être de rendre hommage au jeu de ligne de son équipe… Parce que, à tout dire, on a franchement été impressionné par la qualité de l’animation offensive des Jaunards. Certes, le test du week-end prochain sur la pelouse synthétique de la U Arena face aux Racing 92 en dira un peu plus sur cette force d’attaque, mais impossible de passer sous silence cette faculté à souvent jouer juste, notamment devant la défense adverse. Au rugby, il y a plusieurs écoles : il y a ceux qui cherchent à casser le mur et ceux qui préfèrent essayer de le contourner. À Clermont, on a coché la deuxième option (sans ignorer la première). Et dans ce registre, le trois-quarts centre néo-zélandais Ice Toeava a impressionné. Pour son deuxième essai personnel (15e), c’est qui lui qui fait la différence dès le départ. L’ancien All Black, sur une simple lecture de la défense adverse très resserrée, envoie une double sautée pour Ezéala le long de la ligne de touche, créant le décalage sans vrai surnombre. Mieux encore, c’est lui qui se propose en premier soutien du jeune ailier espagnol pour filer dans l’en-but. Un peu plus tard, c’est encore Toeava, par un magnifique jeu au pied rasant parfaitement dosé dans le deuxième rideau qui permet à Ezéala (très souvent dans les bons coups lui-aussi pour son retour après le triste épisode de janvier dernier sur la pelouse de la U Arena), d’inscrire un essai… refusé pour un déblayage illicite dans le ruck précédent (29e). Qu’importe, ces deux exemples sont significatifs de la large palette de jeu dont dispose l’ASMCA. Surtout, quand ce n’est pas Toeava qui a fait la différence, Raka ou Naqalevu, Tuicuvu ou Betham, ont pris le relais. La force de frappe de Clermont est apparue sans limite. "J’avais bien vu qu’ils avaient plusieurs facteurs X, des joueurs capables de faire la différence, a souri le manager du SUA Reggiardo. Tant que nous avons été capables de les faire tomber, de bien les plaquer, nous sommes restés dans le match. Après, ça a été bien plus dur…" Doux euphémisme. 

 

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