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Banc de puissance

Par Simon Valzer
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Publié le Mis à jour
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Castres - En manque de rythme et maladroits dans les tirs au but, les Castrais s’en sont remis au panache de leurs remplaçants pour remporter leur première victoire à domicile de la saison.

Un rugbyman n’a pas seulement besoin d’être piqué dans son orgueil pour être performant sur un terrain. Il a aussi besoin d’être en pleine possession de ses capacités physiques, ainsi que de supporter le fameux « rythme » des rencontres, cette contrainte que même l’entraînement n’arrive pas à recréer. Le XV de départ castrais était à cette image : surmotivé et plein d’orgueil avant la rencontre, notamment concernant les six cadres (Jenneker, Babillot, Jelonch, Smith, Combezou, Batlle) que le staff avait décidé de titulariser malgré les prestations remarquées de leurs coéquipiers la semaine dernière à Montpellier (victoire 25-20) mais en manque de rythme en première période, au point d’être menés 16-3 à la mi-temps par des Lyonnais qui n’avaient rien à perdre. En faisant le pari d’écarter d’emblée le jeu au maximum, les partenaires de Baptiste Couilloud ont asphyxié des Castrais qui n’étaient pas dans des dispositions physiques optimales entre les six néotitulaires manquaient de rythme (le co-capitaine Mathieu Babillot vivait même ses toutes premières minutes de match, puisqu’il n’avait pas pris part aux matchs amicaux) et les neuf autres qui n’avaient eu que six jours pour récupérer de l’âpre bataille montpelliéraine. Ajoutez à cela un peu de fébrilité par rapport à la première à domicile, et vous comprendrez pourquoi les hommes de Rodrigo Capo Ortega ont mis une mi-temps à relancer la machine : "À la mi-temps, nous nous sommes dit que l’on se mentait, tonnait même le troisième ligne du CO et des Bleus Anthony Jelonch. Nous nous étions promis des choses avant la rencontre, et là, on ne les tenait pas. Cela nous a réveillé. Nous sommes revenus avec plus d’envie."

Kockott, le fauve est lâché...

La pause a fait du bien. La preuve, c’est que les Castrais ont marqué par l’intermédiaire de Thomas Combezou juste après leur retour sur le terrain après une percée plein champ de Jelonch bien relayé par Armand Batlle. Malgré ce regain d’énergie, le CO était toujours mené (8-16). Notamment à cause du manque de précision de son buteur numéro un, Benjamin Urdapilleta, qui était samedi dans un jour sans. Scott Spedding pris ses responsabilités pour une pénalité lointaine, mais le compte n’y était toujours pas (11-16). Alors le staff prit la décision de lancer Rory Kockott. Ou plutôt de le « lâcher », tant le demi de mêlée tricolore donna l’impression d’être comme un fauve en cage sur le banc. Et on le comprend. Privé de la première journée en raison d’un carton rouge reçu lors du match amical contre Sale, Kockott s’attendait peut-être à être titularisé face à Lyon. Manqué. Le staff a décidé de prolonger un peu sa peine. Pour se venger, Kockott signa une entrée en jeu fracassante : en un coup de pied, il ramena le jeu dans les cinq mètres lyonnais. Littéralement intenable, il a accéléré le jeu castrais et quelques minutes plus tard, Thomas Combezou inscrivait son deuxième essai devant des adversaires médusés, à commencer par l’ouvreur Jonathan Wisniewski : "Dans un style de match aussi fermé, Rory est le genre de joueur capable de jouer des coups, d’être menaçant dans sa zone. Même s’il a eu un peu de déchet nous savions que son entrée nous causerait des problèmes. Cela n’a pas loupé." Éjecteur, buteur, gratteur, duelliste… en un peu plus d’une demi-heure, Kockott a montré toute l’étendue de son talent.

L’apport du troisième ligne Camille Gérondeau, entré en jeu à 20 minutes de la fin à la place d’Alex Tulou est aussi à souligner. Déjà auteur d’une prestation remarquée à Montpellier où on le vit asséner deux plaquages à moins de deux secondes d’intervalle, l’ex-Clermontois a redonné un coup de fouet à la troisième ligne castraise qui est allée crescendo dans la rencontre : "Camille nous a fait beaucoup de bien, soufflait Babillot, il a apporté sa fraîcheur, sa mobilité… C’est un joueur complet, aussi bon en touche que dans le jeu au sol. J’étais content pour lui après son match à Montpellier. C’est bon pour le groupe, il va nous faire progresser." Comme à Montpellier, l’arrière-garde castraise (Gérondeau, Stroe, Moreaux, Caminati) a rappelé aux habituels titulaires à Pierre Fabre qu’elle était bien en embuscade. Et c’est tant mieux pour une équipe qui s’est juré de ne pas s’endormir sur ses lauriers.

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