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Têtes d’affiche

Par Emmanuel Massicard
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Portons sur les premiers chiffres de licenciés un regard de prudence. Parce qu’ils ne dessinent jamais qu’une tendance alors que la saison a débuté depuis un mois tout juste pour la majorité des écoles de rugby qui sont encore en phase de prospection.

Portons sur les premiers chiffres de licenciés un regard de prudence. Parce qu’ils ne dessinent jamais qu’une tendance alors que la saison a débuté depuis un mois tout juste pour la majorité des écoles de rugby qui sont encore en phase de prospection. Surtout, de tout temps il a été reproché aux dirigeants fédéraux de « gonfler » les effectifs pour rendre la mariée plus belle que ne l’était réalité. Ces dernières années, les filles ont ainsi dopé les statistiques. Désormais, il s’agirait des vieux crampons du rugby loisir qui remplissent des stocks de licences. Année après année, les mêmes méthodes produisent ainsi les mêmes effets.

La réalité n’en est pas moins fragile pour une discipline qui perd toujours cadets et juniors sur le chemin chaotique qui mène aux seniors et à la vie estudiantine ou professionnelle. Une discipline qui voit certaines de ses campagnes se vider au profit des métropoles, avec tout ce que cela suppose comme difficulté pour mailler le territoire et proposer des compétitions cohérentes et viables sur le long terme.

Mais, rassurez-vous, le rugby saura rebondir face aux difficultés. La révolution culturelle est déjà en marche, auprès des plus jeunes. C’est une bonne chose, évidemment, face à l’urgence. Il était primordial de casser la spirale négative qui menaçait et, au bout du compte, de changer l’image d’une discipline toujours plus engagée, musclée et violente. Il faut ainsi retrouver un point d’équilibre entre le jeu d’évitement et l’affrontement, sans lesquels le rugby perd une bonne part de sa magie.

Ne rêvez pas, aussi essentielles qu’elles soient, ces mesures ne suffiront pas à conquérir largement les foules. Pas plus que le jeu, tout seul, fera chavirer les cœurs des gosses. Pour ce faire, notre discipline a besoin de têtes d’affiche qui seront à même de faire rêver les foules.

Il s’agit évidemment de la mission dévolue au XV de France, notre tête de gondole. Qui doit regagner, très vite, pour gommer de l’esprit du grand public toutes ces années d’échecs accumulés. Qui doit en finir avec les déculottées accumulées ces derniers mois. Qui doit surtout redorer un blason et retrouver son pouvoir d’attraction. La tournée de novembre tombe à point nommé, à moins d’un an du prochain mondial, organisé par le Japon, pour lancer une nouvelle aventure. Si Jacques Brunel avait dans l’idée de fermer son groupe, on jurerait bien qu’il a aujourd’hui tout intérêt à l’ouvrir une dernière fois, avant de s’engouffrer dans les derniers mois de préparation. Parce que les hommes en place ne gagnent pas. Parce que le rugby français a besoin d’un vent nouveau, privé qu’il est des Griezmann et autres Mbappé qui font le bonheur du football.

On a beau chercher, chez nous, personne ne sort du rang et c’est très certainement le drame du rugby dans sa démarche de reconquête auprès de la jeunesse. Nos stars ? Chabal, toujours. Michalak, Clerc ou Dusautoir, tous retraités. Sans oublier Laporte… C’est maigre, vous en conviendrez. Surtout, ça date.

Alors, pourquoi ne pas regarder vers les Bleuets, champions du monde en juin dernier ? Cette génération qui a déjà gagné a certainement encore besoin de temps pour éclore et gagner en maturité. N’empêche, elle mérite que l’on s’intéresse à elle. Et, surtout, qu’on lui fasse confiance. Pour certains, les choses pourraient aller vite sans que nous ayons à attendre 2023. Franchement, ce serait une aubaine pour le rugby français… n

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