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En leur âme et confiance

Par Simon Valzer
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Publié le
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Castres - Dominés pendant près d’une heure, les Castrais ont quand même remporté leur cinquième victoire consécutive face au rival toulousain. Un succès essentiellement bâti sur l’aspect mental : tant par la force de caractère du groupe que par la finesse tactique.

Il y a quelque temps, Christophe Urios nous confiait ceci : "Je sais exactement comment un match va se dérouler. Je le sais. Je l’imagine. Et sans vouloir me vanter, cela se produit souvent comme je l’ai prévu. Attention, je ne dis pas que je sais à chaque fois ce qu’il faut faire pour gagner, et encore moins que l’on sera capable de faire ce qu’il faut pour s’imposer. Ça, cela n’existe pas. Mais je sais comment cela va se passer." Pour tout vous dire, cet aveu nous avait laissés un brin dubitatif… Quoi, le Brennus aurait-il fait perdre sa lucidité au boss du CO, qui commencerait à s’inventer des super-pouvoirs ? Ou se serait-il acheté le kit du parfait petit médium avec boule de cristal, cartes de tarot et entrailles de poule ? Rien de tout ça… "Non, c’est juste du travail", s’était amusé Urios. En y repensant, le scénario de ce derby occitan était cousu de fil blanc : piqués par les quatre défaites d’affilée et régénérés grâce à une semaine de repos offerte à ses cadres dispensés du voyage à Montpellier, les Toulousains allaient faire vivre l’enfer aux Castrais en début de rencontre : "On était parti sur une bonne vingtaine de minutes, grimaçait le flanker Mathieu Babillot, mais en réalité on a chargé pendant cinquante bonnes minutes. On ne s’attendait pas à ce que cela soit aussi long." Dominés en touche, privés de munitions et pénalisés par Romain Poite, les Tarnais ont été méconnaissables pendant près d’une heure : "Ce n’était pas nous", pestait Babillot. Une première mi-temps qui ressemblait à une déroute que Christophe Urios n’avait cette fois pas prévue, puisque les murs du vestiaire tarnais tremblèrent à la pause. "C’était justifié puisqu’on avait passé quarante minutes sans jouer", reprenait l’entraîneur adjoint Joe El Abd. Ce qui n’empêcha pas les Toulousains de creuser encore l’écart au score juste au retour des vestiaires par un essai de Ntamack venu au soutien de Bézy, échappé au ras d’un ruck. 22-3. Le calvaire continuait. Mais ça, c’était avant l’entrée du banc…

Piqués dans leur orgueil

Un banc soigneusement composé par le staff durant la semaine, où la composition d’équipe n’avait été dévoilée qu’à la veille de la rencontre afin de maintenir le groupe sous pression. Un banc composé d’individus dont la frustration avait été patiemment alimentée dans la semaine, à commencer par celle d’Alex Tulou, devancé par Ma’ama Vaipulu au poste de titulaire alors qu’il ne le méritait pas sur un strict plan sportif puisque l’ex-joueur des Chiefs disputait là son premier match officiel de la saison. Un choix tactique donc mais aussi humain, destiné à piquer Tulou dans son orgueil. Citons également l’exemple de Loïc Jacquet, qui rongeait son frein depuis plusieurs semaines alors qu’il était parfaitement remis d’une petite opération du genou. Frustré de ne pas participer à l’excellent début de saison de ses coéquipiers, Jacquet a sué sang et eau au centre d’entraînement du Levézou. Et a redonné un coup de fouet au pack castrais, tout comme Rory Kockott, à qui Christophe Urios avait préféré Ludovic Radosavljevic malgré un bon début de saison. Intenable comme à son habitude, le Tricolore a encore communiqué sa rage de vaincre à ses coéquipiers. Presque au point de le déstabiliser, puisqu’on le vit s’expliquer vivement avec Christophe Samson ou encore Benjamin Urdapilleta avant d’être calmé par Mathieu Babillot. Citons encore l’entrée remarquée de Florian Vialelle, qui se jeta comme un damné dans toutes les jambes toulousaines qui passaient à sa portée.

Le contraste avec les remplaçants toulousains était alors saisissant : Leonardo Ghiraldini signait une entrée en jeu indigne de son statut d’international aux 96 sélections, Alban Placines et Carl Axtens se montraient empruntés tandis que Pierre Pagès et Pita Akhi n’étaient même invités à rejoindre le terrain. "La grande force du groupe, c’est son homogénéité", martelait Babillot. Et ce dernier n’a pas tort. Camille Gérondeau, Steve Mafi, Anthony Jelonch ou Martin Laveau n’étaient même pas du déplacement à Toulouse alors qu’ils ont été des titulaires réguliers jusqu’alors. Yannick Caballero piaffe d’impatience de disputer son premier match et Thibault Lassalle et Yann David sont à nouveau opérationnels. Avec un groupe aussi équilibré et homogène, on ne pourra pas reprocher au CO de faire la moindre impasse. Et la fameuse "bande de pénibles qui ne lâche rien" dixit Mathieu Babillot risque de sévir encore dans ce Top 14…

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