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Imhoff : "Je terminerai ma carrière au Racing"

Par Marc Duzan
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    Imhoff : "Je terminerai ma carrière au Racing"
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Juan Imhoff a de quoi donner le tournis. Il est d’abord, avec 1 720 minutes et 22 titularisations toutes compétitions confondues, le Racingman le plus utilisé par les deux Laurent depuis le début de la saison. Avec neuf essais aplatis en Top 14, il talonne dans ce classement honorifique son coéquipier Virimi Vakatawa, dix réalisations au total ; en Champions Cup, ses cinq essais marqués depuis le début de saison font aussi de lui le dauphin sur le vieux continent de Jacob Stockdale (6), le finisseur de l’Ulster et des Diables Verts. En termes de franchissements ? Le Puma Imhoff (26) n’est devancé en championnat que par le Toulousain Sofiane Guitoune et le Lyonnais Noa Nakaitaci…

De telles stats laissent songeur, vous dites ? Aussi incroyable que cela puisse paraître, l’ailier du Racing 92 pourrait pourtant regarder la prochaine Coupe du monde depuis le canapé de son salon. La semaine dernière à Paris, Juan Imhoff a en effet rencontré son sélectionneur, l’ancien talonneur de l’ASMCA Mario Ledesma. À ce sujet, le joueur nous confiait dimanche soir : "On s’est vu, on a bien parlé et désormais, je sais ce qu’il pense. Mario (Ledesma) veut créer une identité dans cette équipe argentine et je trouve ça très bien. En gros, il m’a dit : "Pour l’instant, on n’a pas besoin de toi, on a ce qu’il faut à l’aile." Je lui ai répondu qu’il n’y avait aucun souci et que si je n’étais pas pris pour le Mondial, je serais le premier supporter de l’Argentine. Mais j’ai aussi conclu en lui disant : "Sache que je prends ta décision comme un défi. Pour le moment, mon jeu ne t’a pas encore convaincu mais je vais bosser deux fois plus pour tenter de te faire changer d’avis." Ainsi, je n’aurai aucun regret. "

Arrivé dans les Hauts-de-Seine en 2011 au terme du Mondial néo-zélandais, Juan Imhoff terminera sa carrière dans le 92, quitte à laisser son compteur de sélections bloqué à 35. "Je suis en contrat avec le Racing jusqu’en 2022, poursuit-il. Ce n’est pas la peine que d’autres clubs m’appellent parce que ma décision est prise : je terminerai ma carrière ici. À quel âge ? On verra bien ce que mon corps décide…"

La frayeur de ses débuts…

Ultra rapide, doté d’un instinct de finisseur dont ne sont pourvus très peu de ses contemporains, Juan Imhoff n’est pourtant pas né avec une cuillère d’argent dans la bouche. "Au départ, je n’avais pas le gabarit pour évoluer au niveau international. Je n’étais ni assez rapide, ni assez puissant, ni assez costaud. À ce sujet, mon père m’a toujours dit : "Toi, tu gagneras avec ta tête." Sur un terrain, j’ai donc toujours essayé de l’écouter, de choisir les bons intervalles, jouer les épaules faibles et opter pour l’angle de course adéquat." Aux côtés de son père José Luis, sélectionneur des Pumas dans les années 80, l’ailier du Racing 92 a tout fait dans sa jeunesse pour transformer ce qui apparaissait alors comme des lacunes rédhibitoires.

La course, la passe ou la réception des ballons hauts, il n’y eut aucun aspect du jeu de rugby qui échappa à l’œil acéré de José Luis Imhoff, son éducateur dévoué. "Quand j’étais jeune, poursuit Juan, j’adorais plaquer. Très bas, à l’argentine, en me jetant avec l’épaule dans les chevilles des adversaires ! Jusqu’au jour où je me suis cassé la tête sur le genou d’un flanker. J’avais 19 ans. Le plancher orbital et la mâchoire ont explosé sur le choc. J’ai dû subir une opération en urgence." Passée la frayeur, la suite s’avéra un rien complexe : "Me remettre à plaquer bas m’a beaucoup coûté, au départ. Mais avec les monstres que je croise aujourd’hui en Top 14, je n’ai pas d’autre choix que de viser les chevilles ou la jambe d’appui. Comprenez-moi : je fais 90 kg avec un sac à dos. Si je visais le thorax, je me ferais emporter…"

Bourreau de travail, Juan Imhoff ne parvient que très rarement à déconnecter du sport qui le fait vivre. En souffre-t-il ? "Franchement, je comprends qu’une personne travaillant dans un bureau ou à l’usine éprouve parfois le besoin de couper le cordon avec cet univers. Moi, je bois, je dors et je mange rugby. Alors, quand je rentre à la maison et que je refais le match dans un sens puis dans l’autre, mon épouse me dit : « Arrête un peu avec ton ballon ! Détends-toi ou tu vas crever à quarante ans !" Je crois qu’elle a raison…"

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