Montpellier se doit une revanche

Il était question la semaine dernière de savoir si Montpellier avait les moyens de ses ambitions. C'est-à-dire de jouer sur deux tableaux. Et si Jake White expliquait alors ne pas encore avoir l'effectif pour le faire, notamment à cause des arrivées décalées des uns et des autres, il avait par ailleurs tout mis en place pour donner au club la meilleure chance possible d'être compétitif à Londres. Malheureusement, la rencontre face aux Harlequins ne s'est pas exactement déroulée comme prévu, entre essais difficiles à encaisser, faillite totale en seconde période et euphorie des Anglais, c'est bien une gifle qu'ont reçu les Héraultais (41-18).

A tel point qu'on a désormais du mal, et ce depuis plusieurs semaines, à reconnaître la formation sure de ses forces qu'était le MHR en début de saison. Le premier rideau défensif surpuissant, les ailiers finisseurs opportunistes, tout a disparu. Une saison, ce n'est jamais rectiligne, et souvent rien ne se passe comme prévu. On ne va pas se cacher, c'est un moment délicat pour nous, admet Thibaut Privat qui sera enfin titularisé vendredi soir. Mais de là à perdre ses fondamentaux, pourtant si chers au staff... Les explications ne se bousculent pas. Pour autant, les Cistes ne s'estiment pas en crise, tant il est vrai que leur calendrier était périlleux en ce début de mois de novembre. Evidemment, il faut mettre un terme à cette série, mais ne tombons pas dans la sinistrose. Il y a des matches à la maison qui arrivent, à nous de nous imposer pour retrouver de la confiance, souffle Kélian Galletier.

Paillaugue: "On va voir le vrai caractère de l'équipe"

Le moment est donc idéal pour une réaction du MHR, qui aura la chance de recevoir une équipe italienne certainement moins menaçante que ses derniers adversaires. Le point de bonus semble même un minimum, au regard de la correction reçue à domicile par les Transalpins le week-end dernier (9-50 face aux Cardiff Blues). De l'intérieur du groupe, on a tendance à se montrer plus prudent, mais l'ambition est là, avoue Privat. Avant de poursuivre: En coupe d'Europe, on a droit à une défaite, pas deux. Si on gagne nos cinq matches, on pourra sortir de la poule. Les trois meilleurs deuxièmes étant qualifiés pour les phases finales, il semble effectivement que deux fauteuils puissent être alloués dans cette poule 3 homogène. A la faveur des points de bonus, et en cas de faux pas des Quins, on irait même jusqu'à dire que tout reste encore possible.

Et pour cela, il faudra commencer par empocher, idéalement, cinq points vendredi soir. Afin de ne pas définitivement tomber dans un cycle négatif, qui ne serait pas sans rappeler ce qui s'est passé il y a un an, quasiment au jour près. La saison dernière fut un cauchemar, on ne veut surtout pas rééditer ça. J'espère qu'on va trouver la solution, et ressembler à l'équipe que l'on est. Tout était beau au début de saison, mais on savait qu'il allait arriver des moments difficiles. Maintenant on y est, et on va voir le vrai caractère de notre équipe d'ici un mois. Si on arrive à relever la tête, on pourra dire qu'on peut exister", exhorte Benoit Paillaugue. Un résultat est donc attendu vendredi, tout autant que la manière.