Pourquoi Montpellier n'a pas le droit à l'erreur...

Saison particulière que vit le MHR. Parti en trombe, dans le sillage d'un pack surpuissant qui semblait avoir trouvé ses marques en un clin d'œil, le club héraultais se faisait rapidement une réputation d'épouvantail. Au point, presque de faire oublier qu'il s'agissait mine de rien d'une saison de reconstruction après la fin de l'ère Galthié. Les observateurs, les journalistes, tout le monde s'accordait à dire que cette équipe pouvait aller loin. Pourtant, les premières critiques ne tardaient pas non plus à arriver. Jeu conservateur, ambitions abandonnées, héritage bafoué... Le ralentissement automnal n'arrangeait rien. Les supporters ne semblaient plus s'y retrouver. Jake White et les siens, de leur côté, demandaient de la patience...

Et au fond, qui sommes-nous pour remettre en question les méthodes d'un entraineur qui a fait ses preuves ? Champion du monde, réputé pour ses capacités à redresser les formations en perte de vitesse, le Sud-africain savait où il allait, et ce début d'année 2016 est là pour le prouver. Tant et si bien que beaucoup font désormais du MHR, installé dans une dynamique folle, un favori pour la Challenge Cup et un sérieux prétendant pour le Top14. Le genre d'équipe dont on a envie de dire qu'elle est taillée pour la gagne. Autant de raisons qui font que Montpellier, ce Montpellier-là, se doit de gagner samedi.

Une demie, ça se gagne !

Evidemment, aucune équipe ne rentre sur le terrain pour perdre. Jake White a même réussi à gommer les différences dans l'approche psychologique des matches à l'extérieur et à domicile, et au final, toutes les rencontres sont devenues importantes. C'est amusant, car c'est la même question chaque semaine, est-ce que c'est LA rencontre à gagner ? Quand c'est Toulouse à l'extérieur, c'est celle-là, quand c'est Toulon à domicile, c'est celle-là aussi. Je ris parce que c'est la nature des choses en France, il faut être prêt tout le temps, explique le technicien. Certes, mais celui-là de match sera éliminatoire, ce pourquoi les joueurs travaillent dur tout au long de l'année. Jouer une demi-finale est toujours quelque chose de spécial, mais l'important c'est surtout de la gagner, ajoute Pierre Spies.

Newport, invité surprise

Montpellier, vu sa forme actuelle, est favori. Il l'aurait été contre Gloucester, il l'est à plus forte raison contre Newport, qui n'est pas exactement le plus gros client du dernier carré dans cette Challenge Cup. Auteurs d'un exploit majuscule en ayant éliminé le champion en titre en quart, les Dragons vivent néanmoins une saison extrêmement poussive, avec une dixième place actuelle en Ligue celtique (quatre victoires, seize défaites).

Spies, le numéro huit sud-africain, n'est malgré cela pas de ceux qui souhaitent sous-estimer les Gallois. Cette équipe présente une vraie menace. Quand vous arrivez aux demi-finales, ce qui s'est passé avant ne compte plus. Newport n'est peut-être pas la plus grosse équipe, mais tout ce qui importe c'est ce qu'il va se passer samedi. Voilà pourquoi il nous faut être certain d'être concentrés et d'arriver au match avec la bonne attitude. Lui qui jouera un duel de titans avec Taulupe Faletau sait mieux que quiconque qu'il faudra rester sur ses gardes face à une formation qui n'aura rien à perdre. Pourtant, cette formation est plus qu'à la portée du deuxième du Top14. Une défaite serait un échec retentissant.

Montpellier est là où il voulait être

Raison majeure de l'obligation de résultat qui pèse sur Jake White et ses hommes : ils auront enfin l'opportunité, samedi puis le 13 mai en cas de qualification, de faire taire les critiques. Car si les Cistes ont demandé de la patience, revendiqué le nombre d'essais marqués par leurs ailiers, ce n'est pas pour trébucher dans la dernière ligne droite. Cette équipe a lutté pour se donner une chance de vivre une belle aventure, elle doit maintenant transformer l'essai. L'important pour nous est de rester concentrés sur ce que nous voulons accomplir, car nous savons très bien que pour l'instant, nous n'avons encore rien fait. Oui, nous avons fait quelques bons matches, glané quelques victoires, mais nous ne serons pas satisfaits tant que la saison ne sera pas terminée et que nous n'aurons pas rempli nos objectifs, conclut Pierre Spies.