L'antisèche : C'était leur destin
CHALLENGE CUP - Le Stade français a décroché ce vendredi soir son premier titre européen en venant à bout de Gloucester en finale de Challenge Cup (17-25). Un sacre qui vient récompenser une bande de copains prête à tout pour se quitter sur une magnifique note. Ce groupe-là a encore prouvé son incroyable caractère pour prendre en mains sa destinée.
Le jeu : une histoire d'interceptions
Cette finale européenne, elle ne pouvait pourtant pas plus mal débuter pour le Stade français. La formation parisienne était menée 10-0 après 22 minutes de jeu et notamment une terrible interception de Jonny May. Et sous le crachin typiquement écossais d'Édimbourg, cette solide formation de Gloucester - hyper agressive en défense et dans les rucks - posait de sérieux problèmes aux joueurs de Gonzalo Quesada. En abusant aussi d'un jeu au pied haut de pression.
Mais les soldats parisiens ont réussi à se remettre en ordre de marche. D'abord grâce à une grosse conquête et plus particulièrement une mêlée destructrice. Puis en revenant au score sur un essai de leur capitaine Sergio Parisse. Et enfin en concrétisant une 2e période dominée de la tête et des épaules. En réponse à l'ailier international anglais, Djibril Camara a intercepté le ballon à son tour pour envoyer Jonathan Danty derrière la ligne. Les Stadistes ont alors pris le score en main, pour ne plus jamais le lâcher. Jusqu'au coup d'éclat de Geoffrey Doumayrou qui a mis fin au suspense.
Les joueurs : Jonathan Danty de l'enfer au paradis
Jonathan Danty a vécu une soirée mouvementée ! D'abord très malheureux sur plusieurs ballons qu'il a laissé échapper, le trois-quarts centre parisien s'est ensuite mué en héros en se retrouvant juste avant l'heure de jeu à la conclusion de l'interception de Camara après une passe d'Hugo Bonneval. Le véritable tournant de cette partie.
Mais l'homme de cette finale, c'est peut-être Jono Ross. Le troisième ligne sud-africain, auteur de 20 plaquages, a tout simplement été énorme dans le combat. Tout comme le deuxième ligne Hugh Pyle ou Parisse. Waisea s'est démené sur son aile, sans grande réussite. Mention spéciale à Rabah Slimani, monstrueux en mêlée fermée.
À Gloucester, les puissants Ben Morgan et Ross Moriarty ont comme prévu beaucoup avancé. La ligne d'attaque britannique a par contre déçu, ne se montrant jamais dangereuse. L'arrière Tom Marshall est par exemple passé totalement à côté de son match.
Le facteur X : Geoffrey Doumayrou
Quel festival ! Alors que rien n'était encore joué, Geoffrey Doumayrou - plutôt discret jusque-là - est sorti de sa boîte à la 71e minute de jeu. Sur une action de grande classe, le trois-quarts centre parisien a pris le trou et battu 4 défenseurs avant de plonger dans l'en-but pour l'essai qui scellait la victoire des siens. La réalisation de Moriarty en toute fin de match était anecdotique. Doumayrou avait déjà plié l'affaire...
La stat : 5
C'est le nombre de pénalités récupérées ce vendredi soir par la mêlée parisienne, impériale. Elles ont fait un bien fou au Stade français, qui s'est appuyé sur elle pour renverser la vapeur.
Le tweet fier
Le Stade Français ne sera jamais un Club comme les autres ! ?
— Max Guazzini (@MaxGuazzini) May 12, 2017
La décla : Sergio Parisse (capitaine du Stade français)
On fait désormais partie de l'histoire du club. C'est incroyable
La question : comment pouvait-il en être autrement ?
Bien sûr, Gloucester n'est pas une équipe de peintres, loin de là. La première période de cette finale l'a notamment prouvé. Mais le Stade français avait ce petit supplément d'âme. Comme en quart chez les Ospreys (21-25) et en demie contre Bath (28-25), les hommes de Quesada ont su renverser une situation bien mal embarquée pour s'accrocher à leur destin. Cette belle bande d'abrutis, dixit le directeur sportif argentin, a une nouvelle fois montré une sacrée force de caractère pour aller au bout de son rêve. Celui de se quitter sur un titre, le premier sacre européen de l'histoire de ce club si particulier.
L'épilogue d'une saison surréaliste faite de nombreux bas puis d'incroyables hauts pour ce groupe soudé comme aucun autre depuis le projet de fusion avorté avec le Racing. Avant de quitter cette grande famille, les Bonneval, Doumayrou, Lakafia ou Slimani auront donc laissé une trace indélébile. Ces dernières semaines, c'était devenu leur mission. Leur destin. La page est désormais écrite, à jamais. Il ne reste plus qu'à souhaiter la même réussite aux Clermontois dans quelques heures sur la même pelouse...
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