Bordeaux-Bègles peut clairement nourrir de gros regrets

Ce devait être le tournant du match et il n'en fut (presque) rien. Et c'est justement ce qui va longtemps alimenter la frustration et les regrets dans les rangs girondins. Lorsque Jean-Baptiste Dubié écopait d'un carton rouge pour un mauvais réflexe et une vilaine cravate sur Dan Biggar, laissant ses partenaires à quatorze pour près d'une mi-temps, tout le monde se disait que l'UBB avait laissé passer sa chance sur la pelouse des Ospreys. Erreur. Grâce à un coeur énorme et une conquête irréprochable, les hommes de Raphaël Ibanez ont cru à l'exploit jusqu'au bout. Mais ils doivent se contenter d'un bonus défensif au goût amer (19-16).

Les Girondins vont en effet repenser à cette charge de Marco Tauleigne à la suite d'une bonne combinaison en touche, qui n'a échoué qu'à une poignée de centimètres de l'en-but (55e). Ou, plus tôt dans la partie, à cette passe légèrement en avant alors que Jean-Marcellin Buttin filait à l'essai (21e). Ils auront également en tête certaines décisions arbitrales pour le moins litigieuses. Si l'exclusion de l'ailier de l'UBB ne souffre aucune contestation, le carton jaune infligé à Jean-Baptiste Poux dans la dernière ligne droite (76e) pose davantage de questions. Tout comme l'attitude générale de Dan Lydiate et Justin Tipuric dans les rucks, ou les accrochages réguliers de Bordelo-Béglais sans ballon qui n'ont pas ému l'officiel irlandais JP Doyle.

Biggar a porté son équipe

Autant d'éléments qui seraient passés au second plan si les Ospreys avaient affiché leur sérénité habituelle. Bien que joueurs dans le sillage d'un Brendon Leonard qui a sans cesse tenté d'accélérer le rythme, les Gallois se sont montrés moins souverains en conquête et incapables de réellement déstabiliser le rideau défensif adverse. Comme souvent dans ces cas, ils s'en sont remis à leur métronome Dan Biggar, auteur de tous les points de son équipe. Avec un 100 % d'efficacité face aux perches, un jeu d'occupation au pied précis et surtout l'essai de la victoire (52e), l'ouvreur est resté sur la même dynamique que celle affichée lors de la Coupe du monde avec le pays de Galles. Suffisant pour empêcher les Ospreys de connaître leur première défaite au Liberty Stadium face à un club hexagonal.

Pourtant, l'UBB avait corrigé le tir par rapport à sa première sortie sur la pelouse d'Exeter. Capables de bousculer les Anglais sur quelques fulgurances, les Bordelo-Béglais avaient surtout affiché une naïveté criante ce jour-là. A Swansea, et malgré une équipe en partie remaniée, ils ont au contraire fait preuve de davantage d'application et de maîtrise. C'est d'ailleurs ce qui leur avait permis de virer en tête à la pause (9-13), grâce notamment à un essai de Félix Le Bourhis. Mais, au final après deux matchs disputés - certes à l'extérieur -, les Girondins ne comptent toujours aucune victoire. Une situation comptable qui engendrera nécessairement une pression supplémentaire pour la suite de la compétition.