Les Racingmen touchés mais pas coulés

  • Laurent Labit (Racing 92) - 15 mai 2016
    Laurent Labit (Racing 92) - 15 mai 2016
  • Dimitri Szarewski (Racing) à la lutte avec Maro Itoje (Saracens)
    Dimitri Szarewski (Racing) à la lutte avec Maro Itoje (Saracens)
  • L'ailier du Racing 92 Juan Imhoff - Avril 2016
    L'ailier du Racing 92 Juan Imhoff - Avril 2016
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CHAMPIONS CUP - Si près et pourtant si loin de son premier sacre européen, le Racing 92 reste sevré de titre à ce niveau, au contraire d’une équipe des Saracens victorieuse pour la première fois de son histoire (21-9). Conscients d’être passés à côté de quelque chose de grandiose, les Racingmen ont fait preuve de beaucoup de lucidité dans leur discours, malgré une déception perceptible.

Tout était pourtant réuni pour que la fête soit parfaite. Montpellier avait montré la voie en Challenge Cup et contrairement à la demie à Nottingham, c’est un Grand Stade de Lyon ciel et blanc acquis à la cause des Racingmen qui accueillait cette finale de Champions Cup. Devant 58 017 spectateurs - le record d’affluence de l’enceinte - pour seulement quelques milliers d’Anglais, le Racing était soutenu mais n’a pu se transcender pour triompher.

De la tristesse et des larmes, car par d’excuse

Le tour d’honneur effectué par les Franciliens dans le Stade des Lumières ne s’est pas fait avec le trophée. Le public n’attendait que ça et a longtemps souhaité de belles envolées pour s’enflammer davantage. Elles ne sont jamais venues… Et lui aussi a fini par rapidement déposer les armes, malgré quelques puissantes mais éparses Marseillaise(s).

Cependant, dès la fin de ce duel engagé mais pour le moins ennuyeux, le constat était très clair. On ne va pas chercher d’excuses ! Les Saracens ont fait preuve de beaucoup de maitrise. Ils ont mieux géré le match et l’événement (…) dominant l’ensemble du match quasiment dans tous les secteurs , lançait un Laurent Labit lucide. En fait, on s’est rapidement rendu compte que le Racing était dans un jour sans et qu’il avait beau se casser les dents sur la ligne défensive adverse, jamais il ne passerait.

Dimitri Szarewski (Racing) à la lutte avec Maro Itoje (Saracens)
Dimitri Szarewski (Racing) à la lutte avec Maro Itoje (Saracens)

Une défaite en finale s’accompagne forcément de regards fuyants et de larmes avec des joueurs pressés de s’en aller. Comment pourrait-on leur reprocher ? Les battus n’ont pas dérogé à la règle. Le centre Henry Chavancy confiait ressentir de la tristesse et de la déception. On est abattus de ne pas avoir pu rapporter ce titre tandis que Dimitri Szarzewski est resté digne, s’efforçant de faire le métier face aux micros.

Pourtant, c’est la soupe à la grimace. On a tous la tête au fond du seau, confiait l’expérimenté talonneur pour qui la sensation de défaite est encore plus désagréable car il (je) n’a pas le sentiment d’avoir été outrageusement dominé mais c’est vrai que l’on a été trop indisciplinés pour remporter une finale de Coupe d’Europe. En fait, les Anglais ont donné la rageante impression de maîtriser en se montrant sereins, comme en témoigne leur décontraction depuis leur arrivée à Lyon.

Le sentiment d’être tombé face à plus fort

Honnêtement, on entend presque ce qui n’est dit que sur le bout de la langue par les Franciliens, à savoir que les Sarries étaient plus forts. Laurent Labit n’a aucune gêne pour reconnaître que l’adversaire était collectivement plus expérimenté et plus habitué à ce genre de rendez-vous. En effet, une fois devant au tableau d’affichage, les Saracens n’ont de cesse cherché à maintenir le Racing dans son camp par un jeu simple mais basé sur la capacité à pousser le rival à la faute et une solidité défensive.

Ce n’est pas pour rien que personne n’est arrivé à les battre cette saison sur la scène européenne et cela prouve bien la grande qualité de cette équipe qui étouffe son adversaire et attend les moindres occasions pour la mettre sous pression, ajoute Laurent Labit. On n’a pas retrouvé le Racing capable d’aller gagner en Angleterre face à Leicester, mais les Saracens sont d’un tout autre calibre.

L'ailier du Racing 92 Juan Imhoff - Avril 2016
L'ailier du Racing 92 Juan Imhoff - Avril 2016

Voilà pourquoi Juan Imhoff explique ressentir de la tristesse et de la frustration avec néanmoins un recul intelligent. On est tous des grands garçons matures. Le rugby n’est pas une maladie qui ne te donne pas une revanche, dit le centre argentin qui pense donc au Top 14. Si la saison dernière, la défaite face à ce même adversaire en quart de finale avait précipité la chute, on peut espérer que ce Racing a appris de ses erreurs.

Rapidement, le discours des joueurs s’est porté vers le championnat et les échéances à venir comme la réception de Pau à Colombes le week-end prochain. C’est cet état d’esprit que Dimitri Szarzewski s’est empressé de faire transparaitre lors de son discours au public au coup de sifflet final, sollicité par le speaker. Les Anglais, eux, ont longuement profité du lieu et sont même allés jusqu’à se faire livrer des pizzas dans leur vestiaire, histoire de pousser le vice…

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