Sonnes: "Kepu a eu son baptême du feu face à Paris"

  • La mêlée de Bordeaux-Bègles s'effondre contre le Stade français
    La mêlée de Bordeaux-Bègles s'effondre contre le Stade français
  • Le pilier australien de Bordeaux-Bègles, Sekope Kepu
    Le pilier australien de Bordeaux-Bègles, Sekope Kepu
  • Dan Biggar, le demi d'ouverture des Ospreys
    Dan Biggar, le demi d'ouverture des Ospreys
Publié le Mis à jour
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CHAMPIONS CUP - Adaptation de Kepu, rotations, ambitions face aux Ospreys, l'entraîneur des avants de l'UBB Régis Sonnes fait le point avant la 3e journée de Champions Cup.

On dit généralement "pas de mêlée, pas de victoire". Pourtant vous avez gagné à Paris (24-21) ?

Régis SONNES: Vous exagérez un peu. Ce sont les quatre dernières mêlées, les autres on les a eues, on a autant de possessions qu'eux. Après quand on regarde la note artistique, on prend un essai de pénalité sur une mêlée à 5 mètres mais on leur met aussi un ballon porté. Mais pour revenir à la mêlée, j'ai connu pire.

L'explication, c'est l'intégration de Sekope Kepu (entrée à la 47e minute) ?

R.S: Peut-être mais ca serait aussi trop simple de dire ça. Il la travaille, il n'a fait que quatre ou cinq mêlées dans la semaine en opposition. Après, il faut aussi louer la qualité de Paris qui a la meilleure mêlée de France avec Slimani à droite et Van der Merwe. C'est à ce moment là que l'on était vraiment en difficulté. Il y a plusieurs raisons: notre travail, l'intégration de Kepu et puis la qualité de Paris.

La mêlée, c'est une osmose entre huit joueurs...

Comment gère t-on l'intégration de Kepu, meilleur droitier de la dernière Coupe du monde, au sein de sa mêlée ?

R.S: Par le travail que je pourrais faire avec lui et tout ce qui est technique individuelle. Techniquement, il est très bien sur ses positions de mêlée. C'est plus le travail de fond, des connaissances du talonneur. Il a eu son baptême de feu contre la meilleure équipe de France en mêlée donc attaquer comme ça n'est pas facile non plus. Il faut qu'il s'intègre au niveau de l'équipe. La mêlée, c'est une osmose entre huit joueurs, trouver les repères entre les première et deuxième lignes. C'est important pour ne pas perdre d'énergie et de la puissance. C'est une addition de forces, il faut aller au maximum de ça.

Le pilier australien de Bordeaux-Bègles, Sekope Kepu
Le pilier australien de Bordeaux-Bègles, Sekope Kepu

En l'espace d'une mi-temps, Kepu a-t-il été surpris par le Top 14 ?

R.S: Je ne sais pas. Surpris qu'il soit autant en échec, oui, j'en ai parlé avec lui et j'ai senti qu'il était touché. A son poste de pilier, c'est quand même son premier boulot la mêlée, c'est intéressant car il s'en préoccupe beaucoup. On a beaucoup discuté avec le groupe mêlée, pour essayer d'améliorer tout ça. Cela veut dire que ça l'interpelle et qu'il veut trouver des solutions rapidement, ça ne le satisfait pas.

Vous allez le remettre contre les Ospreys ?

R.S: Oui, pour le renforcer car il y a plus d'oppositions qui vont faire que derrière, il aura de l'expérience, il pourra discuter avec ses partenaires, évoluer avec eux et trouver des solutions. Il faut qu'il vive un maximum de situations: il y a les entraînements, les matches. Il a eu un mois d'arrêt, il faut qu'il reprenne du rythme, il est frais, il faut qu'il s'intègre à tous les schémas donc il faut qu'il joue.

Votre victoire au Stade français modifie-t-elle votre approche de la Champions Cup ?

R.S: Non pas spécialement. Ce sont deux compétitions différentes, cette victoire ne va rien nous apporter sur le plan comptable en Coupe d'Europe. On prépare d'autres joueurs pour être compétitifs. Le seul truc, c'est que cela nous amène de la confiance. On a gagné chez un Top 6 sans être non plus extraordinaire, ça c'est important pour nous donc il faut confirmer derrière. Il y avait du déchet, cela prouve qu'on a certaines bases fortes.

Allez-vous procéder à des rotations face aux Ospreys ?

R.S: Dans la saison, on est dans le dur en termes de calendrier, il faut que l'on gère. On joue jusqu'au 6 février non stop en attendant de savoir quand on pourra jouer Toulon (match reporté le 14 février, Ndlr). On doit gérer un peu l'effectif, le physique des joueurs, en préparer certains, en faire récupérer d'autres, trouver cet équilibre. Avec le Challenge européen, on pouvait faire récupérer, être au repos la semaine, les charges de travail de la semaine étaient plus légères. Là, on travaille sérieusement. Il y aura des rotations mais ce sera une équipe compétitive, vraiment. On ne l'aborde pas comme un match de Challenge.

C'est une compétition où on ne peut pas descendre, c'est là où il faut en profiter

A quel type de match vous attendez-vous contre ces Gallois dont le pack est celui de l'équipe nationale ? Est-ce plus plus fort, plus mobile que le Stade français ?

R.S: Plus mobile, je ne sais pas. En termes de mêlée, c'est costaud mais Paris, c'est très fort. C'est une équipe intelligente qui arrive à mettre l'accent devant de temps en temps, stratégiquement qui cible les moments importants pour jouer devant mais elle ne fait pas que ça. Ils sont capables de déplacer le combat ailleurs, dans d'autres zones, c'est une équipe complète. On en parle pas trop mais ils ont battu Exeter, 2e du championnat anglais, ils cherchent vraiment à se qualifier. On s'attend à un environnement compétitif avec beaucoup de pression de la part d'une équipe qui aura la volonté de marquer et de gagner son match.

Dan Biggar, le demi d'ouverture des Ospreys
Dan Biggar, le demi d'ouverture des Ospreys

En face, il y aura Dan Biggar. On le cible, on fait attention à la discipline ?

R.S: Leur force est plutôt collective. Biggar met des points, ils ont un ailier pas mal aussi, mais c'est plutôt complet partout. C'est un bloc équipe, qui est difficilement manœuvrable. Trouver des points faibles est compliqué. Biggar est le plus de l'équipe qui arrive à prendre les bonnes décisions main-pied.

L'expérience des Ospreys est supérieure dans ce genre de match par rapport à la vôtre...

R.S: On va se la gagner l'expérience. C'est une compétition où on ne peut pas descendre, c'est là où il faut en profiter. Après, ce n'est pas le Challenge européen, on ne va mettre l'équipe Espoirs et des gars au repos toute la semaine. Tout le monde travaille, continue à progresser et les joueurs retenus vont aller se jouer le match, vont être compétitifs pour voir ce que cela va donner. Cela doit être une bonne expérience pour nous.

Ne pas avoir à se soucier du classement, jouer libérer, ça favorise le jeu...

R.S: Il faut être efficace en six matches, il n'y a pas le droit à l'erreur pour ceux qui, comme Toulon et Clermont, veulent se qualifier. Toulon est déjà en difficulté. Il y a l'exigence du résultat, on joue sans cette épée de Damoclès sur la tête qui fait que si tu perds, on n'est pas sur des schémas négatifs. On est plus sur les contenus des matches et les bonus sont plus accessibles aussi dans l'idée offensive.

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