Serin : "On se dit qu'il y a quelque chose qui peut se passer..."

  • Baptiste Serin (Bordeaux-Bègles)
    Baptiste Serin (Bordeaux-Bègles)
  • Baptiste Serin (XV de France)
    Baptiste Serin (XV de France)
  • Baptiste Serin (Bordeaux-Bègles) - 16 octobre 2016
    Baptiste Serin (Bordeaux-Bègles) - 16 octobre 2016
Publié le Mis à jour
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CHAMPIONS CUP - Révélation des deux dernières tournées des Bleus, le demi de mêlée international Baptiste Serin revient sur ses premières capes en France et sur son retour à l'Union Bordeaux-Bègles, ambitieuse en Coupe d'Europe.

Dans quel état d'esprit abordez-vous ce retour en club ?

Baptiste SERIN : Avec de l'impatience car il me tardait de les retrouver. J'ai passé une semaine à me régénérer auprès de ma famille, cela m'a fait du bien de couper mentalement. Là, je passe à autre chose, c'est le club, on a une grosse échéance qui nous attend avec ces deux matches contre Exeter que l'on se doit de gagner pour espérer quelque chose dans cette compétition.

Mentalement, la tournée était un gros investissement...

B.S : Oui, car on se doit d'être prêt, d'être concentré tout le temps. Après, je n'ai pas eu beaucoup de temps de jeu mais j'ai essayé d'être concentré le maximum de temps, que ce soit à l'entraînement, sur les séances vidéos. Il fallait que je sois vraiment prêt quand on ferait appel à moi. Après, l'investissement au club est le même sauf qu'on a un peu plus de pression quand on est en équipe de France.

Je m'étais dit de garder cette insouciance de club et de jouer comme je sais le faire, sans me poser de questions

Malgré votre faible temps de jeu, vous ressortez de cette tournée avec une aura. En avez-vous conscience ?

B.S : Non car je n'ai pas eu beaucoup de temps de jeu. Si j'avais commencé le match, cela aurait été totalement différent. C'est difficile car je suis celui qui a le moins joué, j'ai un peu rongé mon frein. J'ai essayé d'être le plus performant possible quand on a fait appel à moi, je me suis préparé comme il le fallait pour rentrer dedans directement, sans avoir d'appréhension, quelque soit l'équipe en face. Je m'étais dit de garder cette insouciance de club et de jouer comme je sais le faire, sans me poser de questions.

D'où votre chistera amenant l'essai contre les All Blacks ?

B.S : Ouais, c'est un fait de jeu mais tout le monde en a fait tout un plat. Moi ce que je retiens, c'est qu'il y a essai, quelle que soit la façon dont vient l'action. Cela aurait été une passe intérieure avec essai derrière, cela aurait été pareil. C'est mon jeu de faire des choses comme ça, je le fais déjà en club, je ne vois pas pourquoi, là, je m'en priverais alors que je l'ai travaillé et que j'aime bien faire. Je ne me suis pas posé de question, c'est l'insouciance qui a parlé.

En terme d'émotion, cette tournée était-elle plus forte que celle que vous avez vécue en juin dernier en Argentine ?

B.S : C'est compliqué. La tournée en Argentine était très forte pour moi car c'était les premières (sélections). Le truc un peu différent c'est que cela s'est joué à l'extérieur et là, à domicile, forcément, il y a plus d'attraction autour de ces matches-là, beaucoup plus d'attente de la part des supporters. Les deux sont positives même si on aurait aimé espérer mieux lors de cette tournée. On peut repartir avec trois victoires, on en a qu'une, c'est dommage. On a quand même essayé de procurer du plaisir aux gens et on s'en est procuré aussi malgré les défaites.

Baptiste Serin (XV de France)
Baptiste Serin (XV de France)

Cela vous fait quoi de remettre le maillot de l'UBB six semaines après ?

B.S : Il y a des choses qui ont changé, donc je m'adapte un peu. Après, les mecs, je les connais, c'est plus facile de revenir dans le moule. Que ce soit en Coupe d'Europe ou en Top 14, cela aurait été pareil. Là on est à l'extérieur, on va jouer une grosse équipe de Coupe d'Europe et c'est un match qui peut nous permettre de passer un cap mental dans cette compétition, qui peut nous servir après pour le Top 14. Si on arrive à faire un résultat, on peut envisager de se qualifier. J'espère qu'on sera prêt car c’est une très bonne équipe, ça peut nous ouvrir les portes.

Est-ce un avantage ou non de connaitre Exeter ?

B.S : Oui et non. C'est vrai qu'on les a joués la saison dernière mais on a changé, eux aussi ont changé. C'est une nouvelle saison, il y a des nouveaux joueurs, c'est différent mais dans la globalité du jeu qu'ils proposent, ça se ressemble quand même.

La perspective de jouer votre qualification lors de la dernière journée contre Clermont doit vous rappeler des souvenirs...

B.S : L'année dernière, cela s'est joué sur pas grand chose, deux ou trois minutes. On avait entamé cette compétition en se disant On la joue et on verra bien. Avec cette expérience plus la prise de conscience de tous les joueurs, on est capable de faire des choses aussi, ça peut aussi engendrer une qualification, il faut que l'on s'en donne les moyens et cela passe par une victoire à Exeter et on verra après match après match. Ce serait super de jouer une qualification ici contre Clermont et si on peut leur refaire la même que l'année dernière, ce serait vraiment cool.

Baptiste Serin (Bordeaux-Bègles) - 16 octobre 2016
Baptiste Serin (Bordeaux-Bègles) - 16 octobre 2016

Vous sentez-vous plus ambitieux cette année ?

B.S : Oui je pense. En première année, il ne faut pas se leurrer, c'est une compétition compliquée et on arrivait là en étant les jeunots, surtout de la poule. On a pris ça avec du recul, de l'insouciance, et joué pour se faire plaisir, sans se poser trop de questions. Là, on a une année d'expérience derrière, pratiquement la même poule, on se dit qu'il y a quelque chose qui peut se passer.

La victoire contre l'Ulster a-t-elle changé la perception qu'on se fait de l'UBB sur la scène européenne ?

B.S : Oui car c'est une équipe qui a beaucoup d'internationaux. C'était le vrai premier test en Coupe d'Europe. Exeter est une très bonne équipe mais n'a pas la renommée de l'Ulster, du Leinster et du Munster. Clermont, on les joue en Top 14. L'Ulster est la vraie première écurie que l'on arrivait à battre, avec la manière. C'est un point d'ancrage, un match sur lequel on peut s'appuyer pour avancer, pour travailler et se dire qu'on est capable de faire des choses comme ça. Il faut travailler à l'entraînement pour essayer de répéter ces performances là.

Pendant votre absence, l'équipe a bien tourné. Que ressentiez-vous de loin ?

B.S : De la fierté forcément et cela m'a permis d'en chambrer quelques uns après. J'ai trouvé qu'on avait franchi un cap. Ce qui est bien dans cette équipe, c'est que l'on ne dépend pas de quelques uns, c'est très important. Quand certains ne sont pas là sur blessures, sélections ou choix des coaches, d'autres prennent le relais et les choses en main, ça c'est très positif. Ils ont fait trois supers matches, contre la Rochelle, ils m'ont impressionné, c'est vraiment positif pour la suite. Il ne faut pas que la Coupe d'Europe nous laisse nous reposer sur nos lauriers car on a vu à Toulon qu'on a fait beaucoup d'erreurs et il ne faut pas croire que tout est gagné. Il faut rester humble et que l'on se remette en question dès ce dimanche.

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