Picamoles s'est endurci

A 23 ans, Louis Picamoles a déjà affronté les plus grandes nations de rugby à plusieurs reprises. Au cours de ses quatorze sorties sous le maillot tricolore, il a croisé la route des All Blacks, des Wallabies, de l’Irlande ou de l’Angleterre. Du très haut niveau en somme. Pourtant, l’ancien Montpelliérain a découvert la Coupe d’Europe il y a moins d’une semaine, avec Toulouse contre Sale. Une première réussie, à tous les niveaux.
Quand on lui reparle de ses débuts en H Cup, le joueur pointe d’abord le bon résultat collectif du club, avec un match très abouti et une victoire bonifiée 36-17. Mais Louis Picamoles a beau tenter de se cacher derrière les siens, force est de constater qu’il a été très vue samedi dernier sur la pelouse du Stadium. Toujours aussi à l’aise ballon en main, puissant à l’impact et défenseur intraitable, il était partout. Auteur d’un début de saison mitigé, le numéro 8 international a confirmé les bonnes dispositions entrevues une semaine plus tôt à Montpellier. "Je me sens de mieux en mieux ici, confirme-t-il. Plus ça va, plus je suis à l’aise et plus je prends des initiatives. Mais il me reste encore beaucoup de travail pour progresser et montrer mon vrai niveau."

"Pas la tête" aux Bleus

Car il a beau revenir en forme au bon moment, à deux semaines de l’annonce du groupe tricolore retenu pour les test-matchs du mois de novembre, le néo-Toulousain n’est pas "complètement satisfait ". Son début de saison qui le chagrine, encore... Il a fallu un peu de temps pour couper le cordon avec Montpellier, le MHR, sa famille et ses potes. C’est fait désormais, et ça se voit. Mais il n’y a pas que ça : "Au début, j’avais un peu de mal parce que ce qu’on attendait de moi en 8 à Toulouse était différent de ce qu’on attendait de moi à Montpellier, explique-t-il. Il s’agit de détails, comme le replacement par exemple, mais il m’a fallu un temps d’adaptation. Ceci dit, le style de jeu de Toulouse est un peu le même que celui de l’équipe de France alors j’avais quelques repères."

Les Bleus justement, Louis Picamoles jure ne pas y penser face aux micros des journalistes. "Si vous m’aviez demandé ça il y a un an, je vous aurais menti en disant non. Là, c’est différent. En changeant de club, je suis reparti à zéro. Je ne me suis pas encore imposé à Toulouse et je suis loin d’avoir atteint le meilleur niveau que je peux atteindre ici." La concurrence est rude en effet au poste de numéro 8 à Toulouse, avec le Sud-Africain Shaun Sowerby quidevrait réintégrer le groupe contre les Harlequins. Titulaire indiscutable à Montpellier, le jeune international doit apprendre à gérer cette nouvelle situation. "Je dois encore travailler pour éviter d’accuser le coup physiquement et mentalement comme cela m’arrive parfois. Vraiment, je n’ai pas la tête à l’équipe de France." Mais le cœur oui, sûrement. Et Marc Lièvremont garde toujours un œil sur lui de toute façon. Le XV de France joue son premier test automnal dans moins d’un mois, contre les champions du monde à Toulouse.