Lhermet: "Valider le travail de Clermont par des titres"

Dans quelles dispositions avez-vous senti le groupe cette semaine ?

Jean-Marc LHERMET: On sent que c’est une semaine vraiment particulière. Les joueurs sont plus concentrés, plus dans le détail. Ils ont aussi passé plus de temps au stade.

C’est un besoin d’être ensemble ?

J-M.L: Il y a de ça. Chaque séance est aussi un peu plus longue. Que ce soit pour de la vidéo ou du terrain, comme je le disais, on détaille vraiment chaque secteur. Mais il est vrai que l’on sent aussi chez les joueurs un besoin de se resserrer, de vivre cette dernière ligne droite ensemble. C’est important avant de telles échéances.

On sent dans ce groupe une forme d’imperméabilité à la pression des gros rendez-vous. A moins qu’il ne s’en nourrisse ?

J-M.L: Il y a une vraie envie de victoires, c’est sûr. Pas seulement de bien jouer, mais de valider le travail par des titres. Le groupe en est avide. C’est leur drogue, leur adrénaline à eux. Surtout qu’il s’est renforcé de joueurs d’expériences, ayant déjà remporté un palmarès. La compétition est longue, dure, et cette demi-finale est leur récompense. Il y a une grosse attente.

Vous êtes la seule équipe à avoir battu le Leinster de l’ère Joe Schmidt. Cela inspire la confiance avant ce rendez-vous capital ?

J-M.L: Cela ne veut absolument rien à dire. L’an dernier, la rencontre n’avait pas d’influence directe pour la suite de la compétition. Cette année, c’est un match couperet. Le contexte est tout autre, l’enjeu aussi. Le match de l’an dernier n’aura aucun impact.

Perdre cette demi-finale serait-il un échec plus global, en cette saison jusque-là quasi-parfaite ?

J-M.L: Cela dépend. En fait, c’est le scénario du match qui décidera du sentiment. Si on termine la rencontre avec l’impression d’être passé à côté, oui, ce sera un échec. Si on perd en ayant été à 100% de nos possibilités, c’est différent. On veut jouer notre rugby. On n’oublie pas non plus que le Leinster est la meilleure équipe d’Europe. Il y a aussi des éléments qu’on ne maîtrisera pas. Tout ce qu’on veut, c’est ne pas avoir de regrets.

Y’a-t-il un regret de ne pas pouvoir jouer cette demi-finale dans votre stade, comme cela était encore possible en H Cup il n’y a pas si longtemps ?

J-M.L: C’est typiquement le genre de facteurs qu’on ne peut pas maîtriser. Bien sûr que cela aurait été bien de jouer à Marcel-Michelin. Cette enceinte, c’est l’âme de ce club. Mais c’est ainsi. On ne va pas perdre notre énergie à nous lamenter là-dessus. Cela ne changerait rien.

Ces phases finales de H Cup, nouvelles pour le club, sont-elles porteuses d’un engouement plus fort que des phases finales de H Cup ?

J-M.L: Ce sera surtout mesurable après le match. L’engouement, on le ressent, c’est sûr. On a été sans arrêt sollicité cette semaine. Il y a eu un intérêt crescendo autour du club. Pour faire le bilan, on attendra de voir le résultat et les répercussions sur l’ambiance autour du club.