Toulouse : ça passe ou ça casse

Si Guy Novès estime en conférence de presse que "tous les matchs sont couperets", il n’empêche celui que va disputer son équipe vendredi soir, à Gloucester, l’est peut-être davantage que les autres. Auteurs d’un début de parcours européen sans-faute, notamment marqué par une victoire chez les Harlequins le 9 décembre (10-21) alors que ces derniers étaient encore invaincus à domicile depuis le début de la saison, les Toulousains ont failli à domicile la semaine suivante (24-31). Victimes de la revanche de Quins, avec qui ils se disputent la première place de la poule 6 (Toulouse compte dix-huit points, les Anglais seize), voilà les Toulousains condamnés à aller chercher une victoire au Kingsholm Stadium pour s’assurer de la première place: "On avait une voie royale et nous nous sommes mis dans une situation compliquée", reconnaît Guy Novès. "Cette défaite à domicile face aux Harlequins nous met dans une situation dramatique, alors que nous avions gagné nos trois premiers matches dont le troisième sur leur pelouse".

Mais le technicien est à l’image de son équipe (à moins que cela ne soit l’inverse ?): il aime les défis. Il ne vit que pour eux. Ainsi, il se délecte de la pression que génère ce rendez-vous, dont le parfum rappellera avant l’heure celui des phases finales européennes. "Pour être honnête, et même si j'aurais bien aimé aussi être déjà qualifié (sourires), je dois bien reconnaître que je suis heureux de vivre l'excitation qu'il y a autour de ce match".

Le chassé-croisé en cas de défaite

Les Cherry and Whites de Mike Tindall barrent ainsi la route du quadruple champion d’Europe. Le dernier obstacle avant un quart de finale dont l’avenir nous dira s’il est à domicile. Un obstacle dont Guy Novès se méfie comme de la peste: "Je suis sûr qu'ils vont répondre présent. On va leur présenter ce match face à un des ténors d'Europe et ils vont avoir à coeur de montrer qu'ils peuvent nous battre. On va jouer face à une équipe qui n'aura pas de pression, plus rien à perdre et qui va nous poser des problèmes. C'est une équipe de notre niveau". Yannick Jauzion, qui signera son retour après avoir été laissé au repos la semaine dernière, parle d’une "équipe très difficile à manier". A domicile, les Toulousains l’avaient emporté difficilement, sur le score 21 à 17.

Reste l’éventualité de l’échec. Un cas de figure certes rarement envisagé du côté d’Ernest-Wallon, mais qui cette fois-ci doit être au moins exposé. En cas de défaites, les Toulousains pourraient toujours briguer une place de meilleur second à moins que... Clermont ne l’emporte sur l’Ulster à Marcel-Michelin. Les Irlandais seraient alors devant au classement, et raviraient la place aux Toulousains qui seraient ainsi... éliminés, tout simplement.