Novès: "Les Saracens ? Les All Blacks d'Europe..."

Le Stade toulousain s'est-il rassuré après sa victoire face à Clermont ?

Guy NOVES: On attend toujours mieux surtout quand on touche le fond comme ce fut notre cas à Bayonne le week-end précédent (13-21). De ce point de vue, on est ravi de voir qu'en quelques jours un bon virage a été pris concernant l'implication, le comportement et la disponibilité des joueurs pour offrir un rugby plus cohérent.

Comment expliquer cette irrégularité dont fait preuve votre équipe depuis le début de la saison ?

G.N: Parce qu'un coup on a nos joueurs, un coup on ne les a plus. On peut passer un mois sans en voir certains et c'est assez logique que cela entraîne des conséquences directes sur la qualité du jeu. L'absence des joueurs internationaux à une incidence énorme sur la qualité du travail. Les internationaux donnent à leurs clubs ce qu'ils peuvent ou plutôt ce qu'ils leur reste. Tout le rugby français veut que l'équipe de France soit prioritaire et à partir de ce moment-là on ne peut pas demander aux joueurs de l'équipe de France de faire de leurs clubs respectifs une priorité.

Le Stade toulousain s'apprête à jouer un match à quitte ou double face aux Saracens, dimanche en Coupe d'Europe. Quel regard portez-vous sur cette équipe ?

G.N: C'est, avec Clermont, la meilleure formation d'Europe actuellement. On a l'impression que se sont les All Blacks d'Europe tellement la qualité individuelle ou collective illumine cette équipe. Les Saracens ont mis cinquante points à Leicester qui s'est imposé à Montpellier il n'y a pas si longtemps. Le week-end dernier ils en ont mis trente sur le terrain de Gloucester. On a eu énormément de chance de gagner chez eux même si on y avait aussi mis un peu de talent après une période de deux mois de travail consécutif. On va les recevoir dans les mêmes conditions que Clermont, avec toujours les mêmes problèmes à certains postes et on s'attend à un gros défi.

Quels ingrédients faudra-t-il conserver pour confirmer la victoire du match aller ?

G.N: D'abord, et je le répète même si personne ne semble m'entendre, nous avions eu la chance de pouvoir travailler deux mois consécutivement pour arriver à notre meilleur niveau. Ce n'est pas le cas cette fois. Il y avait aussi eu une part de laxisme de ces Anglais qui surfaient sur une vague positive et pensaient nous battre facilement. Ils avaient d'ailleurs reconnu après le match qu'ils nous avaient pris de haut et que cela ne se reproduirait pas. On va forcément souffrir.