1987, un monde d'écart

Par Rugbyrama
  • France NZ 1987
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Avant la troisième finale de Coupe du monde du XV de France dimanche, retour sur ses deux premiers échecs. On commence avec 1987, année de la première édition, où les All Blacks étaient tout simplement trop forts pour une formation tricolore déjà démobilisée après son exploit devant l'Australie.

LE CONTEXTE

Les All Blacks sont, chez eux, ultra favoris de cette première finale de Coupe du monde disputée à l'Eden Park d'Auckland. Ils le sont depuis le début de la compétition d'ailleurs et n'ont pas failli à ce statut, passant en moyenne 53 points à leurs adversaires. Même le pays de Galles n'a pas pesé lourd en demi-finale (49-6). Les Français, de leur côté, ne s'attendaient pas vraiment à être en finale. Mais ils sont là, après une frayeur face aux Fidji en quart (31-16) et une demi-finale d'anthologie face à l'Australie (30-24) avec le fameux essai du bout du monde de Serge Blanco. Malgré ce beau succès, ils sont très largement donnés perdants de ce match. Et tout le peuple kiwi, remonté après l'affaire du Rainbow Warrior deux ans plus tôt, veut les voir perdre.

LE MATCH

C'est avec un vent défavorable et le soleil dans les yeux que les Français démarrent cette finale. Ils tiennent tête aux Blacks pendant un quart d'heure avant un premier drop de Grant Fox. Trois minutes plus tard, l'ouvreur retente sa chance mais Mesnel contre. Lagisquet manque le ballon et Jones, qui a suivi, inscrit le premier essai de la rencontre: 9-0, score à la pause. Au retour des vestiaires, une pénalité de Cambérabéro redonne un peu d'espoirs mais les Bleus commencent déjà à céder sous la pression et concèdent de nombreuses pénalités. Peu après l'heure de jeu, Kirk et Kirwan les enterrent pour de bon avec deux essais (29-3). Berbizier marquera pour l'honneur dans les arrêts de jeu (29-9).

POURQUOI LES BLEUS ONT PERDU ?

Pas besoin de chercher bien loin. Les All Blacks étaient tout simplement au-dessus du lot lors de cette Coupe du monde. Ils étaient supérieurs aux Français, tactiquement et physiquement, à chaque poste ou presque. Cette première édition, chez eux, ils ne pouvaient décemment pas la perdre. Face à cette motivation décuplée, il y avait aussi, en face, la sensation que le XV de France avait joué sa finale une semaine plus tôt, face à l'Australie. Les Bleus n'étaient pas démotivés mais ils avaient sans doute jeté leurs dernières forces dans la bataille de Sydney.

L’ANECDOTE

"Remember Nantes". Voilà l'inscription trouvée par les Français, dans le vestiaire néo-zélandais, après cette finale. Une référence à la rencontre disputée quelques mois plus tôt et perdue par les Blacks (16-3) face à des tricolores remontés comme jamais. Un match violent où les Bleus leur avaient littéralement marché dessus. Côté français, Jacques Fouroux avait motivé ses hommes en leur parlant de leur famille, de leurs amis, qu'ils n'avaient pas vus depuis des semaines. Jusqu'à faire pleurer certains joueurs qui diront plus tard que ce moment d'intense émotion les avait vidés de leur influx nerveux et laissés sans énergie.

LE SOUVENIR

"C'était la première et cela n'avait pas la portée actuelle avec tous les médias qui la relayent. Il n'y avait que cinq ou six journalistes. Pour nous, c'était quelque chose de magnifique. Une forte amitié nous liait même si on venait tous d'horizons différents. Ce n'est pas le fait du hasard si on est arrivés en finale car c'était une équipe avec un grand E. Pour la finale en elle-même, je pense qu'il y a eu un certain relâchement. On avait battu les Blacks 16-3 à Nantes en 1986, ils s'en sont rappelés et ont trouvé la motivation. Cela a eu l'effet inverse de notre côté." (Jean-Pierret Garuet, pilier droit).

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