Leçons d'histoire

Par Rugbyrama
  • France All Blacks 2011
    France All Blacks 2011
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Les All Blacks sont ultra-favoris de la finale de la Coupe du monde face à la France, dimanche à l'Eden Park (10h). Aussi confiants qu'ils soient, les Néo-Zélandais restent prudents. Car l'histoire commune des deux nations dans cette compétition leur a appris que tout peut arriver avec les Français.

Le poids de l'histoire peut parfois paralyser les énergies les plus puissantes. On ne va pas l'apprendre aux All Blacks, qui ont un vécu particulièrement douloureux face aux Bleus en Coupe du monde. Deux statistiques pour l'illustrer : en temps normal, ils remportent 75% de leurs matchs face à la France (37 sur les 50 joués depuis 1906). En matchs éliminatoires de Coupes du monde, ce chiffre tombe à 33% (sans compter le match de la troisième place en 2003).

"Il y a un certain historique All Blacks - France en Coupe du Monde, reconnaît le sélectionneur Graham Henry. En 2007, après avoir battu les Français de 50 points ou presque auparavant, on a perdu contre eux en quarts de finale... En dehors de ça et d’un match à Dunedin (22-27 en 2009, ndlr), je crois qu’on a toujours gagné depuis que je suis entraîneur. Mais ce quart de finale reste le match le plus bizarre auquel j’aie jamais pris part. Alors je peux vous dire que mes joueurs respectent les Bleus.."

Le rappel du désastre de Cardiff a été martelé par tous les joueurs néo-zélandais depuis le début de la semaine. Mais au-delà des mots, il faudra des actes. Daniel Carter, qui était à Cardiff il y a quatre ans, a prévenu ses partenaires : "La France est notre Némésis (déesse grecque de la vengeance, ndlr) en situation de Coupe du Monde et on se souvient tous ce qui s'est passé auparavant… C'est une équipe très dangereuse, surtout quand ses joueurs sont acculés et se retrouvent à douter. C'est là qu'ils se surpassent.  Ils l'ont montré en 2007 mais également en 1999."

La victoire ou l'humiliation

L'ouvreur, forfait depuis le 2 octobre, a une explication quant à ce phénomène : "Il doit y avoir quelque chose de particulier dans la mentalité française... Cette capacité à se mobiliser pour un événement, au jour J. Beaucoup de compétitions cohabitent en Europe. Entre la HCup, le Top 14, le Tournoi des 6 Nations, les joueurs de l'équipe de France ont l'habitude de ces matchs de phase finale. D'une manière générale, ils savent comment aborder ce genre de compétition."

C'est là toute la différence avec les All Blacks. Les Néo-Zélandais sont tellement coutumiers de la victoire qu'ils gèrent très mal les matchs à forte pression. Et celui de dimanche sera le plus intense des vingt-quatre dernières années... Le problème étant que, compte tenu de leur outrageuse domination sur le rugby mondial depuis cent ans, la moindre défaite en Coupe du monde vire à la catastrophe nationale.

L'opinion populaire ne comprend pas, ici, que cette équipe puisse être battue. Et le fait de jouer cette finale en Nouvelle-Zélande accentue la pression. En 2005, la désignation de l'archipel comme pays hôte avait été analysé comme une cadeau fait par l'IRB, puisque le Japon était alors le grandissime favori. Du coup, les All Blacks ont encore moins le droit à l'erreur cette fois. Chez eux, face à des Français qui s'avouent "moins bons", les hommes de Graham Henry doivent l'emporter. Ou vivront leur pire humiliation depuis le premier match jamais joué sur leur sol, à Nelson en 1870 devant 200 spectateurs.

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