Lièvremont: "J'assume"

Comment expliquez-vous la faillite psychologique et collective de vos joueurs ?

M.L : Rarement une qualification a eu un goût aussi amer. On est quand même qualifiés. Évidemment, le poids des mots va beaucoup compter ce soir et cette semaine. Malgré tous les défauts qu'on me prête, j'y donne de l'importance et ce soir, orgueil, fierté, solidarité et sincérité, sont des termes qui me parlent. Il va falloir en parler. Il y a 3 choses: d'abord, il faut rendre un grand hommage aux Tonguiens. Ensuite il faut penser à cette qualif. Deux défaites en quatre matchs, cela s'est rarement vu, quelque part le XV de France rentre dans les annales de la Coupe du monde... Mais nous sommes qualifiés donc toujours vivants. Enfin, je veux manifester ma tristesse pour les nombreux Français présents qui n'ont pas cessé de nous encourager au quotidien et qui croient en nous. Il faut espérer au sein de mon groupe, que les mots dont je parle veulent encore dire quelque chose.

Que pensez-vous du manque de repères alors que ce match devait apporter de la confiance dans ce domaine ?

M.L. : Je me suis exprimé là-dessus. Il va falloir qu'on échange encore beaucoup. J'ai le sentiment que c'est le cas malgré tout ce qui se dit sur le groupe. Vous pouvez comprendre qu'il est difficile de donner explication à tout. Assumer fait aussi partie de mon vocabulaire. J'ai envie de l'exprimer encore avec mes joueurs et avec mon staff. Il y a beaucoup à redire évidemment sur les contenus. Malgré deux premiers matchs poussifs, la défaite de la semaine dernière contre les Blacks avait affiché une progression qui me paraissait intéressante.

Qu'attendez-vous désormais de vos joueurs ?

M.L . : J'ai toujours confiance en mes joueurs. On ne va pas tomber dans l'analyse technique et tactique du match. J'attends une réaction, surtout sur les valeurs dont j'ai parlé. Parce que j'ai confiance en eux, je le redis. On n'a pas le choix de toute façon, j'ai toujours envie de me battre et je pense que mes joueurs aussi même s'ils sont déçus de leur performance ce soir.

Allez-vous changer quelque chose au sein de votre équipe pour le quart de finale ?

M.L. : Il va être très compliqué de chambouler cette équipe pour le quart. J'ai fait des choix, j'avais annoncé qu'on tournerait durant deux matchs et que l'équipe se figerait après la Nouvelle-Zélande. Je ne crois pas que si Pierre, Paul ou Jacques avaient joué, le résultat aurait été différent.

Il va falloir se retrouver autour d'une bière, se mettre tête à l'envers comme en club ?

M.L. : On vit comme dans n'importe quel groupe. Je n'ai jamais été contre quelques bières partagées ensemble et la convivialité pour se dire les choses. C'est une option qui peut être envisageable.

Pensez-vous pouvoir apporter à cette équipe encore ?

M.L. : J'ai été assez surpris que les Tonguiens ne jouent pas leur va tout et n'envisagent pas une qualification alors que le match était gagné. Je vais me battre avec mes joueurs. J'assume. Ça ne suffit pas, je ne suis pas sur le terrain. Mais je pense que j'ai quelques qualités humaines et d'entraîneur, malgré les résultats des derniers mois. Je sais où je vais et j'assume mes convictions. J'ai le sentiment, malgré ces matchs de poules, que le message est compris par mes joueurs.