Petits bruits d'Irlande

Mardi, 11h00. Conférence de presse de Marc Lièvremont. Interrogé sur les carences quant à la couverture du troisième rideau après jeu au pied, le sélectionneur ne prend pas de gant et stigmatise l'attitude de François Trinh-Duc, coupable de deux ou trois erreurs dans ce domaine. "C'est plus que des détails, déclare Marc Lièvremont. Ce sont des grosses absences. A mon sens, François a disjoncté. On l'a assez chambré avec ça samedi soir. Ses partenaires étaient sidérés d'ailleurs. Il a eu deux, trois absences. Il était agacé." Sans doute le Montpelliérain, auteur globalement d'une bonne performance, avait-il un peu la tête ailleurs par moment. Et pour cause. Sa compagne attend un heureux événement dans les toutes prochaines heures...

Mardi, 16h15. Terrain de rugby du Johnstown Hôtel. Pelouse d'un vert somptueux, ciel irlandais... Les Bleus viennent de débuter l'entraînement. Une grosse dizaine de journalistes et photographes français est présente au bord de la pelouse. Les flashs crépitent, les discussions vont bon train. Sans doute un peu trop au goût de Marc Lièvremont. Ce dernier, d'humeur maussade, demande à son officier de presse Lionel Rossigneux d'écarter les intrigants. Gêné, il s'exécute. L'entraînement sera donc observé à distance, juste derrière une barrière. Comme au football...

Mercredi, 12h30. Rouflaquettes en feu et démarche timide, Maxime Médard, le chouchou du public français débarque en salle de presse. Les réponses sont aussi courtes que les sourires sont larges. Le Toulousain a de l'humour. Informé de la neige qui a envahi la Nouvelle-Zélande ces derniers jours par un confrère, il rétorque : "Oui je sais, il neige là-bas. De toute façon, à chaque endroit où on est allé depuis le début de la préparation, il pleuvait ou il faisait mauvais alors on se prépare bien, ne vous inquiétez pas ! On sera prêt pour la Nouvelle-Zélande."

Mercredi, 12h45. A son arrivée, Jean-Baptiste Poux est immédiatement entouré d'une dizaine de journalistes. Le Toulousain est celui que tout le monde attendait, et pas seulement pour son entrée en jeu très remarquée à Bordeaux ou pour sa titularisation à Dublin. Le joueur est beaucoup questionné sur le "sujet tabou" : le départ de deux joueurs, dont un pilier au moins, dimanche après l'annonce de la liste définitive pour le Mondial. "Bon client", il répond poliment aux questions et ne cache pas ses états d'âme. Il ne manque néanmoins pas d'humour dans ses réponses. Et quand on lui propose en plaisantant que ce soit le public qui vote, en tapant 1 pour Domingo, 2 pour Poux, 3 pour Barcella etc, il sourit : "Ah non ! Ce n'est pas de la télé réalité là !"

Mercredi, 13h15. La conférence de presse, débutée à 12h00 s'éternise. Julien Bonnaire, Jean-Baptiste Poux, Pascal Papé, Alexis Palisson, Fulgence Ouedraogo et Dimitri Szarzewski ont déjà rempli leurs obligations. Sans doute se sont-ils déjà jetés sur le buffet du Johnstown Hôtel. David Skrela, arrivé le dernier en salle de presse, fait lui toujours face aux questions. Encore et encore. Certaines interrogations sur la concurrence le mettent parfois mal à l'aise, mais il conserve le sourire. Comme toujours. Et même lorsqu'on lui signale qu'il ne devait initialement pas participer au Mondial puisque le sélectionneur, en novembre dernier, lui avait fait part de son souhait de ne pas le sélectionner, il ne moufte pas. Pas un mot. Rien. David Skrela est un garçon poli et courtois. Il rétorque simplement qu'il est "heureux d'être là" et qu'il a "envie de profiter." Et pour conclure, en jeune homme affable, mais peut-être fatigué d'avoir à répondre à certaines questions, il use d'un joli subterfuge : "Vous n'avez pas faim, vous les journalistes ? " La classe !