Trinh-Duc, l'atout réponse

Par Rugbyrama
  • François Trinh-Duc France 2011
    François Trinh-Duc France 2011
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Rétrogradé remplaçant par Marc Lièvremont depuis le match contre la Nouvelle-Zélande, l'ouvreur des Bleus François Trinh-Duc promettait qu'il faudrait compter sur lui jusqu'au bout. Parole tenue contre l'Angleterre. Le Montpelliérain, auteur d'un drop décisif, ne veut pas se faire oublier.

"Je ne suis pas mort". Le cri du cœur de François Trinh-Duc (25 ans, 34 sélections) a trouvé écho à l'Eden Park en quart de finale de la Coupe du monde contre l'Angleterre (19-12). Il l'avait juré avant la déroute contre le Tonga, au cours de laquelle il était remplacé. Il l'a démontré contre l'Angleterre malgré un statut de remplaçant confirmé.

Rentré en jeu à la 54e à la place de Dimitri Yachvili – Parra glissant alors à l'ouverture – François Trinh-Duc a donné sa réponse à la crise de confiance de Marc Lièvremont à son égard. Il aurait pu douter directement après son entrée en jeu, se retrouvant impliqué sur l'essai anglais. Mais il a finalement assumé. Deux diagonales au pied pour rassurer les Bleus. "Du jeu au pied derrière l'ailier parce que nous avions remarqué qu'il n'y avait que l'arrière pour couvrir le plan profond", explique t-il. Puis un drop précieux. "Ce drop, j'en rêvais. Je me demandais pourquoi c'était toujours l'Angleterre qui finissait pas s'imposer sur un drop en phase finale. Je me demandais pourquoi pas nous. Je suis heureux d'avoir pu inverser le sort. Mais il faut surtout féliciter les avants pour leur match immense. Derrière, nous avons pu nous exprimer."

"Ca bout en moi"

Un drop que Trinh-Duc a tardé à claquer. Il éclaire : "Nous campions dans les 22 mètres de l'Angleterre. Au début, il s'agissait de faire tourner la montre. Et puis il fallait être patient : voir si un essai était possible. On se faisait refouler. Alors..." De son aile, Vincent Clerc faisait des signes. Trinh-Duc a géré en chef d'orchestre. "Il m'a dit après qu'il y avait un coup à jouer. Mais face aux poteaux et contre des Anglais qui montaient comme des V2..." Un drop finalement précieux.

François Trinh-Duc était sorti tête basse des deux premiers rounds du Mondial contre le Japon et Canada. Cette fois, il n'avait aucune raison de baisser le regard. Fier évidemment. Surtout pas aigri. "Ma réponse n'était pas dirigée contre les médias ou contre qui que ce soit. J'étais enragé. J'avais juste envie de prouver que j'étais toujours là. C'est ma réponse personnelle, sur le terrain et sans envie de polémiquer. Ça fait deux semaines que ça bout en moi. J'étais assez agacé".

Trinh-Duc a donné corps à son rêve. Mais il lui en reste d'autres en réserve. Qu'importe s'il lui serra maintenant difficile de doubler Morgan Parra à l'ouverture. Trinh-Duc n'est pas mort et même remplaçant, il faudra compter sur lui. Samedi, en quittant l'Eden Park, il n'était pas en transe ou revanchard. Simplement mature et déjà tourné vers l'avenir. "Il y a un match dans six jours. A nous de bien le préparer. Il faut se remettre au travail. Et il va falloir savoir rebondir. C'est le mal français qui nous guette." Des paroles aux actes, François Trinh-Duc a déjà montré l'exemple.

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