Avec la France, rien n'est impossible en Coupe du monde
COUPE DU MONDE - Après trois ans et demi de marasme, le XV de France de Philippe Saint-André mise tout sur la Coupe du monde pour sauver les meubles, en espérant que deux mois intensifs de préparation et le brin habituel de magie suffiront.
C'est une drôle d'histoire qui lie le XV de France et la Coupe du monde, d'abord tissée d'incroyables rebondissements, entrés dans la mémoire collective. Il est bien acquis que c'est au pied du mur, dans ces matches à la vie à la mort, que les Bleus se subliment, au point de déjouer tous les pronostics. Les All Blacks de 1999 et de 2007, victimes d'équipes de France que l'on croyait moribondes, le confirmeront. Et ceux de 2011 tremblent encore de cette finale remportée d'un point seulement à l'Eden Park d'Auckland (8-7), contre une meute bleue désordonnée et pitoyable quelques semaines auparavant, sur les cendres de sa défaite face aux îles Tonga (19-14).
Quatre ans après cet haletant bras de fer, que reste-t-il du XV de France capable de rivaliser avec les tout meilleurs? Eh bien pas grand-chose a priori, au vu du triste bilan affiché par la troupe de Philippe Saint-André: 17 victoires et 2 matches nuls pour 21 défaites.
Panne sèche
Pour la première fois, l'équipe de France attaquera une Coupe du monde sans avoir remporté le Tournoi des six nations les années précédentes. Ce n'est pas comme si elle en avait légitimement entretenu l'espoir, terminant 4e en 2012, 2014, 2015 et même dernière en 2013. Durant ce même mandat, les Bleus n'ont jamais été capables de battre la Nouvelle-Zélande (4 défaites), l'Afrique du Sud (1 défaite), l'Irlande (2 défaites, 2 nuls) ou encore le pays de Galles (4 défaites).
On n'a cessé de gloser ces quatre dernières saisons sur les atermoiements de l'encadrement dans les choix des hommes (17 charnières testées en 39 matches!), le faible rendement offensif (66 essais en tout, soit 1,7 en moyenne par rencontre), les trous d'air défensifs, les redhibitoires carences techniques et le manque de leaders dans cette équipe en panne sèche de confiance et de constance. Alors, pourquoi croire à un premier titre de champion du monde, après trois échecs en finale? Philippe Saint-André répondra que beaucoup des maux bleus sont conjoncturels, principalement dus à un calendrier oppressant pour des joueurs enserrés dans l'étau du championnat et de l'équipe de France. Quasiment aucun cadre n'a échappé à une blessure longue durée ces dernières années et tous ont montré à un moment ou un autre un gros coup de fatigue.
Enfin à maturité?
Il a fallu reconstruire après le Mondial 2011 et le Tournoi 2012 qui ont marqué la fin de carrière de nombreux tauliers des Bleus comme Lionel Nallet, Julien Bonnaire, William Servat, Dimitri Yachvili, Aurélien Rougerie ou encore Imanol Harinordoquy. Cette nouvelle génération, incarnée par Yoann Maestri, Wesley Fofana, Rabah Slimani ou encore Eddy Ben Arous, s'est jusque-là élevée dans la douleur mais croit arriver enfin à maturité. L'encadrement assure qu'avec ces deux mois entiers de préparation - un luxe dont il n'a jamais bénéficié - il pourra optimiser le potentiel physique et technique de ses troupes. Une victoire plutôt encourageante contre l'Angleterre (25-20) en match de préparation, puis une seconde face à l'Ecosse le week-end suivant (19-16) sont venues entretenir la flamme.
Les Bleus ont bénéficié d'un tirage au sort clément et devront s'extirper d'un groupe abordable, aux côtés de l'Irlande, l'Italie, le Canada et la Roumanie. Sauf accident de parcours - ce dont les Bleus ne sont jamais à l'abri - les quarts leur tendent les bras. Il faudra alors sans doute se mesurer à la Nouvelle-Zélande ou l'Argentine pour rejoindre les demi-finales, un stade atteint six fois lors des sept éditions mondiales. Et là, comme toujours avec le XV de France, rien ne sera impossible.
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