En troisième ligne aussi, Saint-André devra faire un choix douloureux

• Dusautoir et Le Roux à 99,9 % déjà en Angleterre

Thierry Dusautoir est le capitaine désigné du XV de France. En cela, le Toulousain n'a aucun souci à se faire. Il vivra, sauf blessure de dernière minute, sa troisième Coupe du monde. Même sans porter le brassard, Bernard Le Roux peut lui aussi se montrer serein sur ses chances de Mondial. Son nom était très régulièrement cité dans les rares satisfactions d'un Tournoi des Six Nations français globalement décevant. De plus, le Racingman aime se faire mal et on peut compter sur lui pour avoir un état d'esprit et d'enthousiasme irréprochable depuis le début de la préparation estivale. Avec Dusautoir et Le Roux, Saint-André a déjà ses deux flankers titulaires dans la valise.

• Chouly: "Je ne mise pas tout sur la touche"

Pas toujours satisfaisant lors de ses derniers matchs en bleu, le capitaine clermontois a été poussé sur le banc par Loann Goujon lors des deux dernières rencontres du Tournoi des VI Nations. Moins perforateur que Picamoles, moins véloce que Yannick Nyanga et Fulgence Ouedraogo, l'Auvergnat peut couvrir à la fois le centre et l'aile de la troisième ligne, contrairement aux trois cités: J'ai l'habitude de jouer les deux donc je ne me focalise pas plus sur l'un que sur l'autre. Pour l'instant, j'évolue en huit car c'est là où j'ai le plus joué avec l'équipe de France, mais je peux également évoluer en tant que flanker. Je n'ai aucun problème avec ça.

Autre atout de poids, ses talents de sauteur en touche, même s'il assure ne pas en faire son unique argument: Mes aptitudes en touche peuvent jouer en ma faveur mais c'est aussi le cas pour d'autres et je ne mise pas tout là-dessus. C'est forcément un secteur que j'affectionne mais je me dois aussi d'être performant dans le jeu.

• Une préparation physique complète, ce qui pouvait arriver de mieux à Picamoles

On a l'habitude de le dire, Louis Picamoles fait figure d'exception en France avec son profil de numéro huit bulldozer, à l'image des Anglais Billy Vunipola et Ben Morgan ou du Sud-Africain Duane Vermeulen. Peu adepte des séances de physique, le Toulousain s'est fait violence cet été pour se bâtir un coffre et un corps qui doivent lui permettre de retrouver son niveau et des fulgurances qui lui sont propres.

Et qui ne seront pas de trop pour faire avancer les Bleus au Mondial: Je fais partie de ces joueurs qui ne sont vraiment pas fans de ces périodes de préparation physique mais aussi de ceux qui en ont le plus besoin. On souffre mais on prend aussi du plaisir à voir qu'on progresse. C'est très important mentalement. Quand on voit l'échéance qu'il y a au bout, c'est tellement beau que ça vaut la peine de souffrir. J'arrive donc à digérer les séances et à les accepter sans rechigner. Des efforts qui devraient plaider en sa faveur à l'heure des choix.

• Goujon travaille en silence

Comme Damien Chouly, la polyvalence ne fait pas peur à Loann Goujon. Mais c'est en numéro huit qu'il a fait son trou avec le XV frappé du coq, en fin de Tournoi. Arrivé plus récemment que les six autres troisième ligne dans le groupe France, l'ex-Rochelais ne fait pas de vague. La liste finale du 23 août est dans un coin de sa tête, mais il évite de se mettre une pression démesurée: On fait ce qu'on sait faire du mieux possible et on essaie d'apporter quelque chose à ce groupe, glisse modestement le neo-Girondin. On sait que ce sera dur pour tout le monde, encore plus pour ceux qui partiront et pour ma part j'évite d'y penser pour ne pas me mettre trop de choses négatives dans la tête.

Intéressant à Twickenham en clôture du Six Nations, il devra l'être de nouveau face à ces mêmes Anglais les 15 et 22 août prochains pour valider sa place dans le wagon des mondialistes.

• Vers un duel Nyanga/Ouedraogo

Deux profils similaires et deux joueurs qui ont connu une carrière internationale en dents-de-scie. Le Montpelliérain a vécu une traversée du désert avant de revenir in-extremis dans le groupe pour préparer la Coupe du monde. Je ne pars pas dans l'état d'esprit de me dire que je n'ai rien à perdre et je ne me dis pas ''donne tout et on verra bien', avance toutefois l'Héraultais. Prendre part à ce Mondial est un réel objectif et ce serait clairement une déception de ne pas y aller. Je sais que ce sera très dur et qu'il faudra cravacher encore et encore. Rien n'est gagné pour le moment alors on s'accroche!.

Tout comme lui, Yannick Nyanga n'a plus porté la tunique tricolore depuis la tournée estivale ratée en Australie l'année dernière, même s'il a fait partie du groupe France cette saison. Le futur Racingman travaille dur cet été pour ne pas voir une nouvelle fois ses petits camarades s'amuser sans lui: Je ne me pose pas la question de la concurrence. On prend souvent plus quelqu'un pour ses qualités que pour ses défauts donc j'essaie de bosser mes points forts tout en essayant de mettre à niveau les points moins performants. Je crois beaucoup aux vertus du travail tout en sachant que nous n'avons pas toutes les cartes en main.

Au moment de se creuser la tête sur ses troisième ligne, il y a de vraies chances pour que PSA placent les deux noms dans la balance.