Mas: "Il y a une mort pour tout…"

  • Nicolas Mas, le pilier droit du XV de France
    Nicolas Mas, le pilier droit du XV de France
  • Nicolas Mas sonne la charge contre le Canada - 1er octobre 2015
    Nicolas Mas sonne la charge contre le Canada - 1er octobre 2015
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COUPE DU MONDE - A 35 ans, Nicolas Mas (83 sélections) vit sa dernière Coupe du monde de rugby. Remplaçant de Rabah Slimani, le pilier de Montpellier vit ce nouveau statut avec philosophie. Et un regard bienveillant sur la première ligne du XV de France.

Nicolas, comment un joueur avec une telle expérience vit ce rôle de remplaçant ?

Nicolas MAS: Franchement, je le vis bien. Une coupe du monde reste toujours quelque chose de spécial. Il faut mettre le cas personnel de côté. Après, je ne sais pas si j’ai un rôle bien défini. J’essaye d’aider ceux qui me le demandent s’ils ont besoin d’être éclairés. Mais je ne suis pas quelqu’un qui donne beaucoup de conseils.

Est-ce qu’Eddy Ben Arous, qui est plutôt réservé, vient vous voir ?

N.M : C’est quelqu’un que j’estime beaucoup. Il parle peu mais quand il parle c’est toujours intéressant, réfléchi. J’aime les gens comme ça. Je suis un peu comme lui, réservé. Il ne dit pas un mot plus haut que l’autre. Il est jeune. Il a tout en devenir. Il a des qualités extraordinaires.

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— France Rugby (@FranceRugby) October 8, 2015

Et quel regard portez-vous sur l’épanouissement de Rabah Slimani à droite ?

N.M: C’est l’avenir du rugby français à ce poste. Il a fait une très grosse saison, un très bon Tournoi. Il continue sur sa lancée. Il montre à tout le monde qu’il a sa place dans cette équipe. Pendant un moment, tout le monde a eu peur qu’il n’y ait pas de remplaçant au poste de pilier droit. C’est bien pour le rugby français que ces jeunes soient là.

Ne vous tracassez pas, je ne vais pas jouer jusqu'à 40 ans

Est-ce que dans vos relations, il y a quelque chose qui n’est plus de l’ordre de la concurrence mais davantage de la transmission ?

N.M: Vous savez, j’ai toujours essayé d’être positif dans ma carrière par rapport à la concurrence. Entre piliers, la concurrence est toujours saine. La descendance est assurée avec Uini (Atonio), Clément Ric. J’essaye d’aider Rabah. On est souvent ensemble. Il n’y a pas de soucis. Il est très fort.

Et que pensez-vous de l’épanouissement de Guilhem Guirado ?

N.M : L’épanouissement (sourire) ? Il a toujours été comme ça. Le fait d’aller à Toulon l’a fait passer à un autre registre. Mais il était déjà performant à Perpignan. Il n’a pas changé du jour au lendemain. Il a pris de la confiance en lui et on lui a fait confiance. Maintenant, à ce poste, il n’y a pas photo. Je suis heureux pour lui. Il est très important pour l’équipe et il le restera un moment.

Nicolas Mas sonne la charge contre le Canada - 1er octobre 2015
Nicolas Mas sonne la charge contre le Canada - 1er octobre 2015
Guilhem a pris de la confiance en lui et on lui a fait confiance. Maintenant, à ce poste, il n’y a pas photo

Vous n’avez pas le cœur serré en disputant votre dernière Coupe du monde ?

N.M: De toute façon, il y a une mort pour tout. Je pense que j’ai vécu des choses extraordinaires avec l’équipe de France et je vis encore de belles choses. Je les vis autrement. J’en profite à fond. Tout le monde passe un jour à la retraite. Le principal, c’est d’en être conscient. Ne vous tracassez pas, je ne vais pas jouer jusqu’à 40 ans (sourire). Pour moi, c’est plutôt la fin mais je suis heureux. Il faut laisser de côté toutes les choses qui peuvent nous déstabiliser.

Il y a trois saisons, vous étiez assez inquiet sur l’avenir de la mêlée. Dans cette Coupe du monde, c’est redevenu un secteur déterminant…

N.M: Les mêlées sont plus propres. C’est mieux pour le spectacle. Les arbitres veulent beaucoup que ça joue alors ils n’ont pas trop un regard dessus. C’est très difficile sur les ballons adverses d’être performant. Les joueurs sortent vite les ballons et on perd de l’énergie à pousser. Pour imposer notre force à l’adversaire c’est vraiment très difficile. S’ils sont bien organisés, on peut pousser pendant un jour.

Dimanche, on ne sait pas… ce sera peut-être pour certains leur dernier match.

C’est moins intéressant de faire des mêlées aujourd’hui ?

N.M: C’est différent (sourire). Ce ne sont plus du tout les mêmes sensations même s’il y a réellement de la force. Si tu es mal placé, tu peux te faire coincé et ça peut faire très mal. Si l’autre équipe anticipe, tu ne peux plus rien faire. Ça a été dur de réadapter à l’impact. J’ai mis près d’un an avec Montpellier.

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— France Rugby (@FranceRugby) October 7, 2015

A l’image de Thierry Dusautoir et Pascal Papé, on a le sentiment que vous retrouvez une seconde jeunesse dans cette Coupe du monde…

N.M: Au delà de notre expérience, on a quand même prouvé qu’on méritait tous les trois d’être ici. On se doit d’être performant pour tous nos coéquipiers. On a envie d’en profiter à fond. Quand tu es jeune, tu t’en n’aperçois pas mais quand tu approches de la fin, tu te dis que tous ces moments sont importants. Mais même si tu es jeune, il faut les apprécier. Ça peut toujours être ton dernier match en équipe de France. Ce maillot n’appartient à personne. Dimanche, on ne sait pas, ce sera peut-être pour certains leur dernier match.

De notre envoyé spécial à Hensol, VINCENT PERE-LAHAILLE

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