Saint-André : "On fera les conclusions quand on sera éliminé..."

  • Philippe Saint-André (XV de France) - 11 octobre 2015
    Philippe Saint-André (XV de France) - 11 octobre 2015
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    Philippe Saint-André - 11 octobre 2015
Publié le Mis à jour
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COUPE DU MONDE - Au lendemain de la défaite du XV de France face à l’Irlande (9-24), Philippe Saint-André est revenu sur la triste prestation des Bleus. Pour le sélectionneur-manager, ses joueurs doivent désormais se rebeller et relever la tête pour basculer dans une autre dimension.

Philippe, quel est votre ressenti après avoir revu le match ?

Philippe SAINT-ANDRE: Sur le retour du match, on a été dominés d’abord sur les zones de rucks où on a perdu énormément de ballons. On a été dominés sur un des nos points forts, la touche où l’alignement irlandais a été très bon et nous a privé de munition. A partir de là, on a cantonné en défense. On a tenu pendant 70 minutes. Les Irlandais méritaient hier leur victoire mais on n’a plus le temps de penser à la déception. On rentre dans une autre compétition, les phases finales. On joue la Nouvelle-Zélande. On va se préparer avec fierté, enthousiasme, énormément d’appétit.

Quel regard portez-vous sur ces Irlandais ?

P.S-A: Ils ont été au niveau où on les attendait. Pour nous, il y a de la déception sur le contenu de notre seconde mi-temps, sur la conservation sur les zones de rucks. On a eu énormément de mal. On est déçu de notre performance, de la performance collective dans le zones d’affrontement où on a perdu des ballons au sol. Quand tu es 68% du temps en défense, c’est difficile. Les Irlandais ont été bons, intelligents. Ils nous ont privés de ballons.

Il y a beaucoup de détresse, c’est sûr. Mais on n’est pas mort. On n’a pas le temps de pleurer ou de se faire mal à la tête

A titre personnel, êtes-vous touché par cette défaite ?

P.S-A: Touché ? Il y a beaucoup de détresse c’est sûr. On n’est pas éliminé. On n’est pas mort. Il faut se préparer à un grand défi. Il faut se préparer mentalement, c’est un quart de finale de Coupe du monde. On tourne la page sur le match d’hier et se préparer pour un grand combat face à la Nouvelle-Zélande.

Philippe Saint-André (XV de France) - 11 octobre 2015
Philippe Saint-André (XV de France) - 11 octobre 2015

Cette défaite remet-elle en question la composition de votre équipe ?

P.S-A: C’est vrai qu’il y a des performances individuelles qui n’ont pas été au niveau qu’on espérait. Mais c’est plus sur l’aspect collectif où le porteur du ballon a eu du mal à trouver des espaces, à avancer. Pourtant, ce sont des choses sur lesquelles on travaille depuis deux mois et demi. C’est la grande frustration du match. Il y a l’aspect technique mais aussi mental. Sur les zones de rucks, il va falloir que ça pique beaucoup plus.

Il y a un sentiment d’échec de ne pas être arrivé à amener cette équipe à maturité collective après quatre ans ?

P.S-A: On va se préparer pour samedi. On fera les conclusions quand on sera éliminé. Pour l’instant, on n’est pas éliminé. On n’a pas le temps de pleurer ou de se faire mal à la tête. Il faut se mobiliser pour samedi. On va continuer à avancer, à se préparer. A récupérer aussi parce que je peux vous assurer que ça a été un match d’une grosse intensité avec pratiquement 40 minutes de temps de jeu effectif.

Il y a des performances individuelles qui n’ont pas été au niveau qu’on espérait

Pouvez-vous nous donner une raison objective de croire à un exploit contre les All Blacks ?

P.S-A: La réalité d’un match est complément différente. Il va falloir être actif plus que réactif et prendre le jeu à notre compte. On a été trop attentiste contre les Irlandais. On n’est pas arrivés à mettre le rythme qu’il fallait offensivement.

Philippe Saint-André - 11 octobre 2015
Philippe Saint-André - 11 octobre 2015

Est-ce que vous trouvez que votre équipe manque de caractère ?

P.S-A: Je ne pense pas. Il n’y a pas de fracture. L’équipe a eu énormément de cœur pour tenir 71 minutes en ayant très peu le ballon. Après, il faut être réaliste. C’est une nouvelle génération de joueurs par rapport à la dernière finale de la Coupe du monde. L’expérience d'hier a été très importante pour nos joueurs. Il va falloir retenir les leçons pour jouer dans une autre dimension. Il va falloir lâcher les chevaux, n’avoir aucun regret, aucune frustration.

On a senti de la frustration chez les joueurs par rapport au jeu. Allez-vous remettre en questions votre conception du jeu ?

P.S-A: Il y a un cadre mais les joueurs ont toute la liberté dans ce cadre de prendre des initiatives, de se faire des passes, de contre-attaquer. Psychologiquement, les joueurs doivent se rendre compte qu’ils passent dans une autre dimension. On a manqué de lucidité sur des actions positives. Les joueurs n’ont pas l’interdiction de jouer, au contraire. J’ai des joueurs qui se préparent depuis trois mois. Ce n’est pas pour rentrer à la maison dimanche matin. Mais il va falloir retrouver une énergie incroyable, se rebeller. Il va falloir beaucoup plus de colère.

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