Entendu à Cardiff: "C’est à nous, joueurs, de prendre la responsabilité de la défaite"
COUPE DU MONDE - La France a été littéralement balayée par les All Blacks en quart de finale du Mondial (62-13). Scott Spedding rappelle que ce sont les joueurs qui sont sur le terrain, Yannick Bru se servira de cette défaite comme piqûre de rappel, et Pascal Papé pointe du doigt la responsabilité de la fédération et de la ligue... Voici ce que nous avons entendu au Millenium Stadium de Cardiff.
1. Les sifflets
A l’issu du match le sélectionneur tricolore s’est présenté à la presse pour les traditionnelles interviews réalisés sur le bord du terrain. La diffusion des images sur les grands écrans du Millenium ont laissé entendre une bordée de sifflets venant des tribunes du Millenium. Injuste pour Scott Spedding.
Ça fait un an que je suis en équipe de France et je peux vous dire que personne n’a triché, ni les joueurs, ni le staff. Je comprends que les supporters de l’Equipe de France soient frustrés, ils méritaient mieux que ce qu’on a fait face aux All Blacks. Mais les entraîneurs n’étaient pas sur le terrain et c’est à nous joueurs de prendre la responsabilité de la défaite.
2. Marqués au fer noir
On dit qu’on apprend de tout et surtout des défaites. Mais que pourront bien garder les Français après cette sortie de route ? Il faut que ça laisse une trace indélébile, insiste Yannick Bru le coach des avants à l’issue de la rencontre.
C’est la trace du haut niveau, de l’excellence. J’ai gardé le programme du match et chaque jour où j’aurai moins envie de travailler je repenserai à ce match : à la vitesse d’exécution, à la lucidité, à la maîtrise technique. Même pour les plus jeunes, il faut que ce match laisse une trace marquée du sceau de l’exigence.
3. Des explications, pas des excuses
Meurtris à l’issue du match, les Bleus n’ont pas cherché à nier l’évidence : les Blacks étaient très largement au-dessus lors de ce quart de finale. Mais Pascal Papé qui jouait son dernier match avec la tunique bleue a dressé un bilan bien triste mais tellement réaliste de ce qu’est le rugby français.
Évidemment que nous sommes les premiers fautifs car c’est nous qui étions sur le pré mais ça fait de longues années que c’est compliqué : on joue 40 matchs par an quand les nations du sud en jouent 20. Les joueurs ne sont pas assez écoutés, ça fait un moment qu’on se bat et qu’on en parle. Il faut que la Ligue et la Fédération se mettent d’accord et qu’on tire tous dans le même sens pour l’Equipe de France car c’est la vitrine de notre rugby. Si un jour on veut avoir un XV de France performant et gagner la Coupe du Monde il faut s’asseoir autour d’une table et discuter.
Nous ne doutons pas que l’onde de choc née de cette gifle arrive jusqu’à la FFR. Qu’en fera-t-elle ? Est-ce que ça pourrait avoir des répercussions sur l’élection à la présidence de la Fédé ? L’avenir proche nous le dira.
Par notre envoyé spécial à Cardiff, Julien Puyuelo
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