La blessure de De Villiers: La meilleure chose qu'il soit arrivé à l'Afrique du Sud ?
COUPE DU MONDE - Et si l'absence de Jean De Villiers était paradoxalement la meilleure chose possible pour l'Afrique du Sud ? Car si le capitaine Springbok manque à son équipe, au moins dans le vestiaire, sur le terrain un homme se révèle comme l'un des joueurs majeurs de cette formation: Damian De Allende.
Un centre plus moderne ?
En dépit de son talent, les dernières années de vie commune entre Jean De Villiers et les Springboks ont été difficiles. La faute aux blessures, déjà. Mais aussi à une influence de moins en moins évidente de "JDV". A l'inverse Damian De Allende est peut-être plus en phase avec les attentes du sélectionneur, Heyneke Meyer. Et surtout plus complémentaire de l'autre pépite sud-africaine, Jesse Kriel. De Allende titulaire: l'Afrique du Sud connait 7 victoires, 3 défaites et près de 30,4 points par match. Sur le même nombre de matchs avec De Villiers ? 5 victoires, 5 défaites et 24 points de moyenne. Un constat mathématique: l'Afrique du Sud est, de manière comptable, est meilleure avec De Allende qu'avec De Villiers. Cruel pour l'ancien capitaine. Mais des chiffres à pondérer : gagner face aux USA n'a objectivement pas la même valeur que perdre en Nouvelle-Zélande.
Un joueur plus doué offensivement...
A 23 ans et du haut des ses 11 petites sélections, Damian De Allende est tout simplement en train de se révéler aux yeux du grand public. Un joueur qui brille d'abord par ses qualités offensives. De Allende avance toujours: 43 mètres par match en Coupe du monde, près de 40 mètres de moyenne sous le maillot sud-africain. Un aspect du jeu ballon en main où il domine l'ex-capitaine De Villiers. Le désormais néo-retraité international ne gagnait, au cours de ces 10 derniers matchs, que 27 mètres de moyenne. Une différence qui s'explique par le fait que De Allende est davantage un puncheur capable de franchir la ligne défensive. En témoigne ses 21 ballons portés au-delà de la ligne d'avantage sur ce Mondial.
… mais en délicatesse en défense
Seulement son rendement défensif est lui bien moins impressionnant. Auteur de 15 plaquages (son record en sélection) face à l'Australie (défaite 24-20), De Allende est évidemment capable de plaquer. Mais son ratio fait tâche: un peu plus de 25% de plaquages manqués. Une faiblesse qu'il ne pourra pas se permettre face à la meilleure équipe du monde. Un chiffre à peine compensé par un profil de gratteur (4 ballons gagnés en 4 matchs de Coupe du monde). Mais nous sommes loin des standards et de la réputation de gros défenseur de Jean De Villiers...
Notre verdict
On ne remplace pas un joueur présent en sélection depuis 13 ans et le temps de 109 caps comme cela. Evidement De Villiers restera comme le premier capitaine sud-africain à perdre face au Japon. Mais il restera aussi comme le dernier joueur d'expérience au centre du terrain. Et si sur le papier De Allende est probablement meilleur, que les résultats de son équipe sont supérieurs et que l'avenir lui appartient, le plus dur l'attend: confirmer son talent en demi-finale de Coupe du monde, face à la Nouvelle-Zélande. Une équipe contre laquelle il n'a encore jamais gagné.
Pierre AMMICHE
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