Safi : "La joie des Japonais, la classe des Irlandais"

Par Rugbyrama
  • Le mardi c'est Safi ! n°3
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COUPE DU MONDE 2019 - Durant tout le Mondial japonais, la deuxième-troisième ligne française Safi N'Diaye (68 sélections) a accepté de tenir une chronique, à retrouver chaque mardi sur notre site. Six fois championne de France avec Montpellier, victorieuse à trois reprises du Tournoi des 6 Nations, l’internationale est considérée comme une des meilleures joueuses de la planète.

N'Diaye, qui a disputé deux Coupes du monde en 2014 et 2017 (chacune terminée à la troisième place) pose son regard expert et parfois décalé sur la compétition, sans oublier de faire partager son expérience personnelle. Troisième opus :

Comment ne pas commencer cette chronique par la magnifique victoire des Japonais contre les Irlandais ? C'est mon coup de cœur de ce mardi. C'est un exploit, oui, mais la victoire s'est construite tout au long du match. En effet, dès les premières minutes, les Nippons ont failli marquer en jouant très juste un ballon rasant dans le dos de leurs adversaires. Nous avions déjà le sentiment que ces Japonais allaient tout tenter, évoluer sans complexe et nous offrir encore une rencontre qui restera dans l'histoire de la Coupe du monde. Même si l’Irlande a inscrit le premier essai sur une belle diagonale au pied, les Japonais m’ont impressionnée par leur faculté à demeurer concentrés et appliqués en défense. Le deuxième essai du XV du Trèfle est également venu d'un petit coup de pied par-dessus tenté après un avantage. Malgré ça, les Brave Blossoms sont restés au coude-à-coude grâce à trois pénalités et n’étaient ainsi menés que de trois points à la mi-temps. Cette capacité à ne pas être distancé au score fut primordiale.

Puis j’ai envie de souligner à quel point l’essai du Japon est très bien amené avec deux passes à plat dans un très bon timing. À partir de ce moment, les irlandais sont sortis de leur schéma, n'y arrivant plus et continuant à faire des fautes que leurs adversaires ont transformées en points pour prendre et garder la tête au tableau d’affichage. La dernière interception aurait pu, à mon sens, récompenser encore davantage tout le travail de cette belle équipe. Et il y a l’aspect sentimental dans une telle compétition : la joie des Japonais au coup de sifflet final nous a tous donné des frissons et l'émotion était intense. Voilà, la Coupe du monde est belle est bien lancée avec son lot de surprises. Mais je retiens aussi la classe des Irlandais à la fin de la rencontre avec leur haie d'honneur et cela nous rappelle, si nous l'avons parfois oublié, pourquoi nous aimons tant ce sport.

Demain, nous allons enfin assister au deuxième match des Bleus. À vrai dire, je suis aussi impatiente que vous. Avec le risque de typhon encore présent jusqu'à hier, toutes les éventualités étaient possibles. Au-delà, au sein de cette poule C, chaque équipe possède un jeu complètement différent des autres. Face aux États-Unis, le XV de France devra cette fois s'adapter à cette nouvelle opposition et le staff aura un gros travail de gestion avec le match des Tonga qui arrive quatre jours après. Les entraîneurs devront préserver au mieux les organismes sans perturber le groupe et les automatismes. En ce sens, ils ont composé une équipe homogène en termes d’expérience à des postes clés.

Tout le monde est ainsi concerné, certains vont démarrer leur Mondial demain et auront à cœur de tout donner afin de gagner une place pour le match contre l’Angleterre. Les Américains ont une formation athlétique mais avec de grosses difficultés en mêlée et en touche. Les Anglais ont d'ailleurs réussi à mettre sept essais aux USA, dont deux sur ballons portés, puis ils ont conservé la possession et multiplié les temps de jeu. L’équipe de France, à l'image du match face à l'Argentine, va, j’en suis sûre, faire un match avec beaucoup de solidarité en défense et va savoir se créer beaucoup d'opportunités.

En attendant ces deux prochaines confrontations pour nos Bleus, je vous dis à mardi prochain et évidemment : allez les Bleus.

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