Bernard Laporte, "certain d'être innocent", entend rester à la tête de la FFR

Par Rugbyrama
  • Bernard Laporte.
    Bernard Laporte.
Publié le Mis à jour
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PROCES LAPORTE/ALTRAD - Dans un entretien, Bernard Laporte, condamné ce mardi à deux ans de prison avec sursis et 75 000 euros d'amende, a indiqué qu'il était décidé à rester président de la Fédération française de rugby. Et ce malgré les appels à la démission du ministère et de la Ligue nationale de rugby.

C'est dans un entretien chez nos confrères du JDD que Bernard Laporte s'est exprimé, après avoir été condamné ce mardi par le tribunal correctionnel de Paris à deux ans de prison avec sursis, 75 000 euros d'amende et deux ans d'interdiction d'exercer toute fonction en lien avec le rugby. Les faits qui lui sont reprochés sont les suivants : corruption passive, trafic d'influence, prise illégale d'intérêts, recel d'abus de biens sociaux et abus de biens sociaux. Le président de la Fédération française de rugby affirme son innocence : "Je ne m'attendais pas à ça. Sachant que je n'ai rien fait, que je n'ai participé à aucun pacte de corruption, je fais appel."

Petit à petit la pression est montée autour de l'ancien sélectionneur du XV de France. Dans un premier temps, Bernard Laporte s'est mis en retrait de la vice-présidence de World Rugby. Après avoir eu connaissance du délibéré, la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castera a dans un communiqué pris "acte de la condamnation en première instance" et a considéré que "ce nouveau contexte fait obstacle à ce que Bernard Laporte puisse, en l'état, poursuivre sa mission dans de bonnes conditions". De même, la Ligue nationale de rugby a demandé l'organisation de nouvelles élections afin d'apaiser les tensions. L'intéressé répond : "Ils ont le droit de dire ce qu'ils veulent, moi je suis certain d'être innocent."

Je ne vois pas pourquoi je devrais m'en aller

Interrogé sur la présidence de la FFR qu'il a gardée malgré tout, Laporte rétorque : "Je suis légaliste. Je ne vois pas pourquoi je devrais m'en aller. Cela voudrait dire que je reconnais les faits que l'on me reproche. Impossible. D'autant que l'exécution provisoire, demandée par le parquet, n'a pas été prononcée." Sa défense reste la même que celle qu'il utilisait avant le procès : "Sur le fond, si on m’avait dit : "un, tu as volé un centime à la fédération ; deux, tu as mal dépensé son argent", ça m’aurait fait réfléchir. Mais ce n’est pas le cas. Chacun reconnaît qu’elle est bien gérée et qu’elle se développe. J’ai refusé cinq ans de contrat à 1,12 million d’euros par an à Montpellier, présidé par Mohed Altrad, pour être président bénévole de la FFR. On vient ensuite m’accuser d’être corrompu, pour avoir touché 150 000 euros de la même personne. C’est une incohérence."

Cités eux aussi par l'hebdomadaire, ses avocats Fanny Colin et Jean-Pierre Versino-Campinchi remarquent les "efforts déployés par la ministre des Sports pour provoquer de nouvelles élections à la FFR", ajoutant qu'elle "a soutenu ouvertement, à travers une association (Rénovons le sport français), la liste de Florian Grill, adversaire de l'équipe conduite par Bernard Laporte." Au sujet des élections, celui qui a été réélu le 3 octobre 2020 indique que si "30 % des clubs et des voix demandent une assemblée générale extraordinaire, et que deux tiers des inscrits votent pour la démission du comité directeur, alors il peut y avoir de nouvelles élections."

Le comité d'éthique de la Fédération a lui aussi poussé l'ancien entraîneur vers la sortie. Ce à quoi il réagit : "Je m’honore d’avoir mis en place dès mon arrivée fin 2016 un comité d’éthique et de déontologie, qui ne fonctionnait plus. Je prends évidemment en considération sa décision, laquelle sera soumise au bureau fédéral aussi rapidement que nous pourrons le convoquer."

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