Et s’il était (enfin) temps de s’inspirer des Néo-Zélandais...

  • La Nouvelle-Zélande écrase la planète rugby
    La Nouvelle-Zélande écrase la planète rugby
  • Ben Smith (Nouvelle-Zélande) tente d'échapper à deux joueurs sud-africains - 17 septembre 2016
    Ben Smith (Nouvelle-Zélande) tente d'échapper à deux joueurs sud-africains - 17 septembre 2016
  • La joie de Julian Savea (Nouvelle-Zélande) après son essai contre l'Afrique du Sud
    La joie de Julian Savea (Nouvelle-Zélande) après son essai contre l'Afrique du Sud
Publié le Mis à jour
Partager :

RUGBY - Une nouvelle fois, les All Blacks ont offert un récital à la planète rugby en dominant l’Afrique du Sud (41-13). Le niveau de jeu n’a clairement rien à voir avec les autres nations. Et pourtant, cela semble si simple. Une question alors : pourquoi personne ne les copie ?

Les All Blacks ne semblent avoir aucune limite. Samedi, ils ont confirmé qu’ils évoluaient plusieurs tons au-dessus de leurs adversaires. En corrigeant 41-13 l’Afrique du Sud (4e nation mondiale), ils ont mis fin à tout suspense en remportant le Rugby Championship. Le tout après seulement 4 journées. 20 points sur 20 possibles. Fort. Très fort. Merci, fin du ban, à l’année prochaine.

Bien sûr, les pointilleux vont rétorquer que le calendrier était favorable aux hommes en Noir avec trois réceptions lors des quatre premières journées. Sauf que là, les All Blacks ont tout écrasé. On parle de 24 essais marqués, soit 6 de moyenne par match. Et face à des références puisqu’ils ont affronté les n°3, n°4 et n°7 mondiaux. Ce qui a frappé, c’est leur domination dans le jeu. Une facilité déconcertante. Un jeu d’une fluidité incroyable. Pas uniquement basé sur du frontal, du rugueux, du combat et de l’occupation. A voir, c’est un régal. On en redemande. Encore. Et encore. Bien plus que certains matches de Top 14...

Ben Smith (Nouvelle-Zélande) tente d'échapper à deux joueurs sud-africains - 17 septembre 2016
Ben Smith (Nouvelle-Zélande) tente d'échapper à deux joueurs sud-africains - 17 septembre 2016

Le but n’est pas de sortir à tue-tête des louages sur les Néo-Zélandais. Mais le constat est là : ils frôlent la perfection à chacune de leurs sorties (et cela ne date pas d'hier). Que ce soit au niveau de la technique individuelle que de l’intelligence de jeu. Souvent, c’est simple comme un "bonjour". Se pose alors une question : pourquoi alors sont-ils les seuls à jouer ainsi ?

La formation ? Un succès

Ne serait-ce tout simplement pas la réussite d’une philosophie à laquelle ils n’ont jamais dérogé ? Je le crois bien. Déjà, leur formation. Un succès. Ils ont rayé les catégories d’âge et font évoluer ensemble les jeunes en fonction de leur gabarit. Un véritable succès. La raison ? Ils obligent ainsi les joueurs à ne pas compter que sur leur physique pour faire la différence. Les bases sont alors maîtrisées comme la passe, la fixation du défenseur, le plaquage, le timing des courses... Ailleurs, et notamment en France, on se réjouit qu’un gamin surpuissant écrase ses adversaires en faisant du tout droit. Oubliant ainsi la notion de collectif... et de technique individuelle.

Ce qui est marquant, c’est cette qualité technique chez les avants néo-zélandais. Que ce soit du côté droit ou gauche, les passes sont précises. La continuité du jeu ? Pas un problème pour eux. Passer les bras, effectuer une passe après contact ? Pareil. De quoi faire pâlir bon nombre de joueurs. Vous en connaissez-vous beaucoup, des talonneurs capables comme Dane Coles d’effectuer une passe vissée parfaite de 20m pour faire marquer un coéquipier (regardez la vidéo, c’est un bijou) ?

S’inspirer, ce n’est pas interdit

Niveau compétition, le Super Rugby n’a pour moi rien à envier au Top 14 et son étiquette de meilleur championnat du monde. La Fédération néo-zélandais oblige ses internationaux à signer des contrats fédéraux afin d’être sélectionnables. De ce fait, ils sont contraints d’évoluer au sein d’une province du pays. C’est sûrement la meilleure des choses. Pour les automatismes par exemple. Ou bénéficier d'un temps de jeu conséquent...

Remarquable aussi l’attitude néo-zélandaise concernant les jeunes joueurs pros (à ce sujet, l’Angleterre s’en est inspirée). Ils ne voient aucun inconvénient à les lancer rapidement dans le grand bain, au contraire du Top 14 où les clubs (et les présidents) sont réticents, préférant "embaucher" un étranger de second plan mais expérimenté. Ce n’est donc pas étonnant de voir qu’à 25 ans, un Brodie Retallick (meilleur joueur World Rugby en 2014) compte 53 sélections. Les Néo-Zélandais offrent une chance et surtout accordent du temps pour s’émanciper. Le pied, tout simplement.

La joie de Julian Savea (Nouvelle-Zélande) après son essai contre l'Afrique du Sud
La joie de Julian Savea (Nouvelle-Zélande) après son essai contre l'Afrique du Sud

Copier, ce n’est pas forcément la solution. Mais s’inspirer, ce n’est pas interdit. Surtout quand certaines nations sont au creux de la vague. La domination des All Blacks est incroyable et vraiment ce serait presque dommage que personne ne réagisse et laisse cette nation dominer ainsi la planète rugby. Un chiffre pour finir : depuis le 1er janvier 2010, la Nouvelle-Zélande a disputé 87 matches : elle en a perdu 6...

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?