Bastareaud s'en tire bien

L'attente a duré des semaines et des semaines. Plus de trois mois après l'affaire qui avait ébranlé le monde du rugby, allant jusqu'à l'implication des Premiers ministres néo-zélandais et français, la commission de discipline de la Fédération française a communiqué sa décision concernant le mensonge de Mathieu Bastareaud lors de la tournée des Bleus au Pays du long nuage blanc. L'international français s'est sort plutôt bien puisque la Fédération Française de Rugby l'a suspendu pour une durée de trois mois, une peine aussitôt commuée en activités d'intérêt général. "En application du règlement disciplinaire de la FFR, elle a décidé de remplacer cette suspension par l'obligation d'accomplir 18 activités d'intérêt général, au bénéfice du rugby amateur avant le 30 Juin 2010", apprend-on dans un communiqué publié par la Fédération.

Lièvremont : "Compliqué de le sélectionner en novembre"

Si Mathieu Bastareaud ne se plie pas à la peine infligée par la FFR, "la suspension prononcée sera exécutée." Un épilogue peu probable quand on sait que le joueur, qui a été entendu avec son conseil et son président de club, n'est pas puni sportivement parlant. A court terme, il pourrait donc postuler aux test-matchs du mois de novembre même si Marc Liévremont, qui a estimé que son joueur écopait d'une "bonne sanction ", a d'ores et déjà annoncé qu'il ne devrait pas le sélectionner : "Ca me paraît compliqué de le sélectionner pour les test-matchs de novembre", a-t-il dévoilé. Bastareaud devrait plus certainement disputer le prochain Tournoi des 6 Nations. A plus long terme, le Parisien aura également la possibilité de disputer le Mondial 2011. Des doutes persistaient sur sa participation à l'événement, qui se jouera en Nouvelle-Zélande. "Je n'ai jamais envisagé qu'on pouvait se priver de lui pour le Mondial 2011", a d'ailleurs précisé le sélectionneur.

La FFR n'a pas voulu sanctionner plus que de raison l'un de ses espoirs les plus prometteurs. Rien, dans les textes, ne l'autorise d'ailleurs à sanctionner un tel type de comportement de la part d'un joueur. "Je ne suis pas certain que les parties prenantes, la France et la Nouvelle-Zélande, soient contre le fait que Mathieu Bastareaud dispute le Mondial 2011", affirmait dès ce lundi matin Pierre Camou dans Midi Olympique. Et le président de la FFR s'est donc personnellement félicité de la sanction : "Je tenais à la sanction car avoir vingt ans n'est en aucun cas une excuse. Mais il faut éduquer et essayer de construire". Par l'intermédiaire de son avocate, Patricia Moyersoen, le joueur a fait savoir qu'il avait choisi de ne pas faire appel de la sanction infligée. "Mathieu Bastareaud a considéré que le fait d'aller consacrer de son temps auprès de clubs, et notamment d'équipes de jeunes, était une sanction positive et donc il l'a acceptée", a-t-elle affirmé.