O'Driscoll : "C'est une honte"

Vous embarquerez pour Dublin dans quelques heures. Comment vous sentez-vous ?

Brian O'DRISCOLL : J'ai un goût étrange dans la bouche, un goût d'inachevé. C'est ma troisième tournée avec les Lions britanniques et irlandais et ma troisième défaite de rang... Je commence à me poser des questions, c'est normal. Ai-je tout fait ? Est-ce que je peux partir en vacances l'esprit tranquille ?

Vous êtes pourtant considéré par tous les observateurs comme le meilleur Lion de cette tournée...

B.O.D. : Simon Shaw n'a pas été mal non plus... Je savais que ce serait probablement ma dernière tournée, alors j'ai essayé de tout donner. J'y ai d'ailleurs laissé mon esprit...

Comment vous êtes-vous blessé ?

B.O.D. : Sur un choc avec Bryan Habana lors du deuxième test (28-25). J'étais totalement KO et je suis donc sorti du terrain. J'ai vécu la fin du match comme si j'étais sous somnifères, incapable de réagir à la pénalité de Morne Steyn ou au fait que nous venions de perdre la série. Je n'avais aucune émotion. Les docteurs ont donc préféré me renvoyer en Irlande et je pense que c'est mieux ainsi.

Le sélectionneur national sud-africain Peter De Villiers a défendu Schalk Burger, auteur d'une fourchette sur votre partenaire du Leinster Luke Fitzgerald lors de ce même match. Qu'en pensez-vous ?

B.O.D. : C'est disgracieux, infamant. Comment peut-on dire des choses pareilles ? Est-il fou ? Cela me révolte. On peut perdre la vue sur une fourchette. Un tel acte n'a qu'un seul objectif : faire des dégâts. Cela doit être très très durement puni. J'ai l'impression que Peter De Villiers ne se rend pas compte que le monde le regarde. Il est la voix de son pays. C'est une honte. En l'écoutant, les parents hésitant encore entre le football et le rugby pour leurs enfants feront rapidement leur choix. Le rugby est un sport de contact, un sport d'homme mais son intérêt réside dans le fait qu'il existe une ligne blanche à ne pas franchir...