Les Blacks, comme d'habitude

53 ans. Voilà plus d'un demi-siècle que les Gallois attendent désespérément un succès face aux irrésistibles All Blacks. Vingt défaites consécutives soit autant de désillusions face aux joueurs du pays du long nuage blanc. Et les hommes de Warren Gatland comptaient bien vaincre le signe indien face à une formation néo-zélandaise bien pâle qui alterne depuis de longs mois le bon et le moins bon. Mais le Millennium de Cardiff devra encore patienter pour changer l'histoire.

Tout n'avait pourtant pas mal débuté pour les Diables Rouges. Solides en conquête et toujours portés vers un rugby résolument offensif, les Gallois attaquaient la rencontre sans complexe et multipliaient les temps de jeu sans toutefois trouver la faille dans la muraille noire. Stephen Jones trouvait par deux fois le chemin des poteaux (17e, 35e) pour répondre au cannonier Carter lui aussi auteur de deux pénalités (13e, 21e). Mais le spectacle sur le terrain n'atteignait pas des sommets d'ingéniosité et malgré des ambitions de part et d'autres, les approximations se succédaient et les défenses prenaient inlassablement le pas sur les offensives.

Les Blacks maîtrisent

Poussée par un Millennium de Cardiff tout acquis à leur cause, la détermination des coéquipiers de Shane Williams ne fléchissait pourtant pas au retour des vestiaires... Mais la dure réalité de l'engagement allait bientôt se faire sentir et l'envie des Diables Rouges ne pouvait compenser la maîtrise tactique et physique des Blacks.

Dominateurs à l'impact, les All Blacks prenaient progressivement la mesure de leurs adversaires et Dan Carter rappelait à tous son indispensable talent dans l'animation du jeu et l'occupation du terrain. La domination des hommes de Graham Henry se concrétisait peu avant l'heure de jeu quand Hore concluait en force la première véritable action d'envergure des Blacks (6-16, 57e). Si Smith, Carter puis Nonu rataient le break de peu grâce à une défense héroïque des Gallois, le pays du long nuage blanc n'avait pas à forcer son talent et Carter, par deux fois, permettait aux siens de définitivement asseoir leur victoire (6-19, 43e, 65e). Piqués au vifs, les Gallois n'abdiquaient pas et Stephen Jones entretenait un temps l'espoir (12-19, 66e, 75e)... En vain. Les Blacks s'imposent donc logiquement en faisant preuve d'une plus grande maîtrise mais les Gallois peuvent nourrir de sérieux regrets car la Nouvelle-Zélande était bien loin de son meilleur niveau... Une aubaine pour les Bleus ?