Mensonge d'Etat

Par Rugbyrama
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"L'affaire Bastareaud" a pris une toute autre tournure ce mercredi avec les excuses présentées par le Premier ministre François Fillon à la Nouvelle-Zélande. Les dirigeants du rugby français ne semblent pas à la hauteur de la situation.

C'est une première marquante dans l'histoire du rugby tricolore. Malgré les frasques, drôles et un peu moins drôles, qui émaillent les tournées des Bleus depuis des décennies, jamais un Premier ministre n'était intervenu au nom de la France pour s'excuser publiquement. C'est désormais chose faite. François Fillon a envoyé mardi un courrier à son homologue néo-zélandais, John Key, pour s'excuser du "comportement injustifiable" de Mathieu Bastareaud. John Key avait d'ailleurs lui-même présenté des excuses à la France quand on croyait encore que le joueur du Stade français avait été agressé dans la nuit du 20 au 21 juin à Wellington.

"Par ses déclarations mensongères, sur la base desquelles vous aviez été amené à intervenir publiquement, il a gravement porté atteinte à l'image de votre pays et de ses habitants", écrit dans cette missive le Premier ministre français qui "déplore cet incident. Nos deux pays partagent la culture du rugby. Ce sport a toujours permis à nos deux nations de se retrouver et de se respecter mutuellement. Je souhaite que ces sentiments perdurent après cet événement regrettable."

Un véritable carnage

L'affaire, déjà très médiatisée, a donc pris une tournure politique et une ampleur proprement hallucinante. On parle maintenant "d'affaire d'Etat" alors que la presse néo-zélandaise ressort l'affaire du Rainbow Warrior pour alimenter la polémique et continue d'évoquer les mille cas de figure possibles autour de la soirée. Très lourd, trop lourd à porter pour le jeune joueur qui, à 20 ans à peine, aurait menacé de faire une tentative de suicide dans la nuit de vendredi à samedi dernier. Alors que Provale, le syndicat des joueurs, lui a apporté son soutien, ce dernier se ressource dans une maison de repos, où il restera au moins quinze jours.

C'est triste, presque surréaliste. Mathieu Bastareaud pourrait payer de sa carrière ce qui, au final, n'était qu'un mensonge. Le simple mensonge d'un gamin devenu un carnage retentissant. Il serait temps que des responsabilités soient prises au sein de la Fédération. Le staff du XV de France est de plus en plus montré du doigt et la saisine de la commission de discipline de la FFR par Pierre Camou arrive bien tard... Ces dernières années, le rugby a pris une autre dimension, entre paillettes, médiatisation et argent facile. Cela entraîne des dérives, inexorablement. Ses dirigeants doivent être capables de l'assumer et de protéger leurs joueurs.

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