Traille again

Par Rugbyrama
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Le centre était annoncé à l'ouverture en juin, il est finalement replacé à l'arrière pour défier les Springboks. Clairement il prouve qu'un polyvalent peut s'imposer comme leader. Sur la route du Mondial 2011, Traille à l'image du XV de France va passer au révélateur.

Le 27 juin à Sydney au soir de la défaite contre les Wallabies (22-6) pour l'ultime test de la tournée, Marc Lièvremont avait été tranchant : Damien Traille (30 ans, 71 sélections) serait l'ouvreur du XV de France pour la tournée d'automne 2009 avec un premier round contre les Boks à Toulouse.

Quatre mois plus tard, la composition des Bleus est tombée et le centre Biarritz - 8 titularisations à ce poste en Top 14 cette saison - a été choisi pour évoluer à l'arrière. Exit Maxime Médard pourtant irréprochable en juin contre les All Blacks.

Lièvremont justifie sans peine. "Son jeu au pied est evidemment une arme interessante face aux Springboks. C'est lui qui avait le profil pour mettre en place ce que nous souhaitions." Un choix qui se justifie aussi par la rigueur de Traille sous les chandelles et sa maîtrise incomparable des ballons aériens.

Pourtant, l'international numéro 930 ne s'attendait pas à s'imposer comme titulaire. "J'avais entendu dire à la fin de la tournée que Marc Lièvremont voulait me voir à l'ouverture pour les tests-matchs de novembre. Puis j'ai finalement été retenu en tant qu'arrière. Sincèrement, je ne pensais pas débuter ce premier match. Parce qu'il y avait la concurrence de Maxime (Médard) et qu'avec la présence de Vincent Clerc et Cédric Heymans, les sélectionneurs auraient pu vouloir s'appuyer sur le trio toulousain et ses repères. Quant à être positionné au centre, vu le nombre de postuants, je me doutais que je ne serais pas retenu. Alors, je pensais vraiment que j'allais être remplaçant."

Traille : "Etre dans le bon tempo"

Ni blasé, ni exubérant, Damien Traille apprécie simplement l'honneur qui lui est fait. "C'est une satisfaction de toujours faire parti de cette équipe, de pouvoir enchaîner après cette tournée de juin qui a apporté plusieurs satisfactions. C'est l'occasion de confirmer ce qu'on a pu voir en Nouvelle-Zélande notamment lors du premier test à Dunedin. Il faut essayer de continuer dans cette dynamique."

Pour Traille, ce test contre les Springboks champions du Monde ne doit pas représenter une fin en soi. Quelle que soit l'issue. Pour le centre formé à Pau, le match du Stadium doit être un tremplin. "On a tous envie de relever le défi face à ce qui se fait de mieux. C'est l'opportunité de s'étalloner à deux ans du Mondial 2011. Cette tournée de novembre est idéale." Qu'importe s'il fut surpris par sa titularisation, Damien Traille se veut prêt pour le défi. Il sait qu'il ne faudra pas trahir dans le jeu au pied. Il sait aussi qu'il faudra tenir les Bleus tête hors de l'eau sous la pluie de chandelles que les Boks devraient infliger. "J'ai regardé le Tri Nations. Je sais qu'il me faudra être rigoureux parce que les Springboks marquent beaucoup d'essais à partir de ces situations de jeu. Je devrai être appliqué, être impeccable dans la coordination, être dans le bon tempo pour rassurer l'équipe."

En tout cas, il promet que son changement de poste une nouvelle fois et les impératifs de réussite ne sont pas pour le perturber. Son poste préféré ? Celui qui lui permet de jouer. Il est un polyvalent décomplexé. "On me pose à chaque fois la question : je n'ai pas de préférence entre centre, ouvreur ou arrière. C'est un avantage d'être polyvalent pour figurer dans le groupe. Je n'ai pas à me plaindre de ce qui m'arrive. J'en suis même satisfait. Je suis habitué à couvrir plusieurs postes et je ne vais pas découvrir celui d'arrière vendredi au Stadium. C'était même mon poste contre l'Australie en juin. Pour l'instant ma polyvalence me sourit : autant en profiter." Sa préparation mentale ne bougera pas d'un iota. "C'est toujours pareil. Il faut rentrer positivement sur un terrain et essayer de prendre ses repères. Ce qui sera important avant tout c'est la communication avec mes ailiers. Il faudra avoir un troisième rideau très fort pour répondre à la pression qu'ils vont imposer par le jeu au pied", dit le joueur du B.O.

Et puis il a des raisons de ne pas baisser les yeux : Traille était titulaire à l'ouverture pour une victoire au Cap lors de la dernière confrontation des Bleus face aux Boks (26-36 le 24 juin 2006). Il ne nie pas la pression. "On reçoit les champions du monde qui dominent leur sujet depuis deux ans. Il y a plus de pression que face aux All Blacks en juin. A cette époque nous étions en fin de saison, la Tournée s'annonçait difficile et tout le monde nous promettait cinquante points. Là il y a plus de pression, d'appréhension. Parce qu'on joue chez nous et qu'on a envie de gagner à nouveau sur le sol français." L'arrière n'acceptera aucunement le costume de victime : il s'annonce prêt à partir au front contre une équipe qui n'a plus battu les Bleus depuis 2005. "On sait à quoi s'attendre : du combat, de l'agressivité. On s'attend à une grande bataile et on s'est préparé dans cette perspective. Après, est-ce que les Springboks ont un profil qui nous correspond mieux que les Blacks ? On verra vendredi..."

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