"L'ouverture aux nouveaux territoires"

"Je suis fier d'accepter ce nouveau mandat." Telle a été la réaction de Bernard Lapasset, réélu ce lundi à la présidence de l'IRB. Celui qui a battu l'Anglais Bill Beaumont entamera son deuxième mandat le 1er janvier 2012. "Nous devons nous assurer que notre sport reste fort dans toutes nos Fédérations et qu'il poursuive sa croissance phénoménale à travers le monde", a-t-il ajouté. L'ancien président de la FFR (1991-2008) est celui qui a fait basculer le rugby dans l'olympisme puisqu'il a œuvré pour que le Comité international olympique intègre le rugby à VII au programme des JO 2016 de Rio de Janeiro (Brésil). Il a aussi travaillé pour qu'un pays d'Asie, le Japon, obtienne l'organisation du Mondial en 2019, et pour que l'Argentine intégre en 2012 le Quatre Nations (avec l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande et l'Australie).

En clair, Bernard Lapasset, qui a débuté son premier mandat au 1er janvier 2008, a eu pour but d'ouvrir davantage l'IRB vers les nations émergentes et à terme de faire évoluer le mode de gouvernance de l'organe suprême du rugby mondial. "Je suis relativement fier du bilan que j'ai présenté, avec deux éléments majeurs qui ont été à mon avis déterminants pour ma reconduction: l'entrée dans le monde de l'olympisme, avec un vrai projet construit pour dix ans (2016, 2020), et l'introduction de la Coupe du monde en Asie, en 2019 au Japon, a-t-il assuré. Avec ces deux décisions, nous avons ouvert des perspectives sur universalité du rugby."

Renouvellement du Comité exécutif

Bill Beaumont, qui était vice-président de l'IRB, a aussi perdu l'élection à sa propre succession, au profit du président de la Fédération sud-africaine, Oregan Hoskins. Après deux tours de scrutin où les deux candidats ont chacun reçu 13 voix, Bernard Lapasset les a départagés en portant son vote décisif sur Hoskins. Le Comité exécutif de l'IRB, composé de dix membres, a également été renouvelé. Et pour la première fois, un représentant du Japon (Tatsuzo Yabe) et un d'une des six associations régionales de l'IRB (l'Américain Bob Latham, président de la Nacra, qui regroupe les treize Fédérations d'Amérique du nord, des Caraïbes et du Mexique) y font leur entrée. Le pays de Galles et l'Ecosse ne sont pas représentés.

Lapasset en a profité pour clarifier ses projets. "Au plan sportif, c'est d'abord d'inscrire la culture du rugby à 7 de façon large au plan international. Parallèlement, il faudra faire une belle Coupe du monde 2015 en Angleterre, trouver un équilibre entre la dimension économique de la compétition et son programme sportif." Il a aussi insisté sur le devoir de transparence dans les procédures de l'institution : "C'est le maître-mot de demain.On ne peut pas se tourner vers les jeunes si on ne montre pas l'exemple au niveau des dirigeants. Nous sommes trop longtemps restés concentrés sur les nations majeures du jeu. Aujourd'hui, j'ai ouvert ce processus et souhaité une plus grande diversité, une redistribution des responsabilités au sein de l'IRB en ouvrant la voie à de nouveaux visages et à de nouveaux territoires. C'est le signe d'un renouveau fort."

Nouveau Comité exécutif de l'IRB :Président: Bernard Lapasset (France)
Vice-président: Oregan Hoskins (Afrique du Sud)
Directeur général: Mike Miller
Membres: Bill Beaumont (Angleterre), Tatsuzo Yabe (Japon), Giancarlo Dondi (Italie), Peter McGrath (Australie), Peter Boyle (Irlande), Graham Mourie (Nouvelle-Zélande), Bob Latham (Etats-Unis).