Maka va se défendre

Dans une longue déclaration lue à la presse, parfois interrompue par des larmes, le joueur des Iles Tonga, placé en garde à vue pendant 24 heures mardi dernier, a souligné qu'il n'avait "jamais forcé à faire quoi que ce soit" cet homme qu'il prénomme Anis. Il était "libre de ses mouvements", il s'est parfois "absenté des mois", "nous lui avons dit plusieurs fois de partir, il ne voulait pas", a ajouté Finau Maka, 33 ans, qui reconnaît seulement une relation "d'aide mutuelle" inspirée par la "culture tongienne d'hospitalité" et l'"idéal chrétien". Selon M. Maka, Anis qui travaillait pour l'entreprise rénovant sa maison à Toulouse, lui a demandé de "l'aider" en novembre 2006, indiquant qu'il était "sans papiers, sans famille, sans abri en France".

L'homme aurait passé quatre mois dans une chambre, avant d'être logé dans un abri-piscine aménagé "avec un lit, du chauffage", "parce qu'il suppliait de pouvoir rester". "Il ne m'a apporté d'aide que pour des petits travaux, n'a jamais travaillé quotidiennement", a ajouté le rugbyman. "Je l'ai traité en ami (...), j'ai envoyé de l'argent à sa famille, il en demandait de plus en plus", a ajouté Finau Maka. Le rugbyman assure qu'il a fait partir Anis en février 2010. "Il a continué d'appeler pour revenir, puis en avril, il a menacé de porter plainte", a ajouté M. Maka, qui a refusé de répondre à toute question, en raison de "l'enquête pénale préliminaire en cours", selon son avocat Me Romuald Palao.

Dans un entretien publié samedi par la Dépêche du Midi, le plaignant déclarait notamment: "j'ai été l'esclave de Finau pendant 4 ans (...) je me suis enfui en février dernier".

Le procureur de Toulouse, Michel Valet, a indiqué avoir reçu une plainte du 29 avril pour "esclavagisme moderne" et avoir ordonné une enquête le 3 mai. "Il y a encore des investigations à entreprendre", a-t-il ajouté.

En fin de contrat au Stade Toulousain, Finau Maka compte poursuivre sa carrière, mais n'indique pas sa future destination.