Mermoz-Bastareaud, première !

Marc Lièvremont en a rêvé si fort que, dans l'esprit des observateurs, la paire Mermoz-Bastareaud est longtemps apparue comme une évidence. Sauf qu'il a fallu attendre ce match des Barbarians pour voir enfin les deux hommes cohabiter sous un même maillot... "Cela fait un moment que l'on se cotoie, s'amusait Maxime Mermoz. Nous avons même effectué une tournée, et pourtant nous n'avions jamais été alignés ensemble. Cette semaine, nous nous sommes rapprochés naturellement. D'autant plus que, sur un terrain, j'aime beaucoup évoluer à côté d'un partenaire puissant, comme Mathieu." Complices de vie et complémentaires sur le papier, l'association promettait énormément. Sauf que, pour tout dire, cette dernière nous laissa un peu sur notre faim. La faute à un certain manque de compétition, qui se ressentit sur certaines courses de soutien. "Nous avons aussi manqué d'automatismes, forcément, souriait Bastareaud. Nous étions une sélection dans le vrai sens du terme. Par instant, cela m'a rappelé les matchs en Taddei moins de 17 ans..." "Excepté sur un coup en première mi-temps où Mathieu est pris de vitesse, en défense, nous nous sommes bien sentis, défendait Mermoz. Et en deuxième période, lorsque nous avons mieux préparé nos mouvements avec nos avants, nous nous sommes mieux trouvés en attaque. Mathieu a disposé de meilleurs ballons sur lesquels il a pu s'exprimer".

Prise de notes

Le résultat ? Deux franchissements nets et des charges qui ont permis à la fois de peser sur le milieu de terrain tonguien, et de libérer des espaces sur les extérieurs dans lesquels Baby, Clerc ou Heymans s'engouffrèrent à coeur joie. Cela jusqu'au petit drame, cette chute de Finau Maka sur la cheville du Parisien. Rien de grave en soi, mais une douleur suffisante pour le faire quitter le terrain. Une sortie qui sonna comme le tournant du match, puisque les Baa-Baas n'inscrivirent plus le moindre point, jusqu'à se faire doubler sur le fil... "Il ne faut pas se ronger pour cette défaite, prônait Mermoz. J'espère simplement que les membres fondateurs auront apprécié la partie. Et puis, ce match nous a permis de voir ce que valait le Tonga". Une référence non masquée au Mondial en Nouvelle-Zélande, pour laquelle le Perpignanais a d'ores et déjà pris quelques notes. "Ils montent très vite en défense, mais se laissent fixer finalement assez vite. Je pense qu'avec un peu plus de repères, avec des courses de soutien bien précises, leur défense est prenable". Une leçon utile pour l'avenir ? "On va tout faire pour, en tout cas", promet Bastareaud. On n'en attend pas moins d'eux.