Oscar de la semaine : Owen Farrell
Cette saison, on a vu ce qu’on pensait impossible : Owen Farrell perdu sur un terrain de rugby, dépassé défensivement, échoué offensivement et soudainement ramené au statut de joueur lambda.
Ça n’a duré qu’un match, celui disputé avec les Saracens face à Clermont, en décembre, sur le synthétique enneigé de l’Allianz Park, par un lundi soir tragique pour les "Sarries". Mais pour l’exception, ça valait le coup d’œil. Depuis ? Farrell a vite prouvé qu’il ne s’agissait que d’un accident.
Samedi face au Pays de Galles, Farrell a même récité un rugby splendide. Offensif sur chaque intervention défensive, pertinent sur chacun de ses choix, Farrell était clairement dans un bon jour. Son jeu au pied rasant dans le dos des Gallois, sur un ballon de récupération pour envoyer May à l’essai, est un modèle du genre, de l’intelligence du choix à la réalisation du geste. Et l’intégralité de sa performance fut de ce même standing. Parmi ces 30 mètres gagnés balle en main, ou ces 13 plaquages, rien n'est laissé au hasard. Il a toujours la volonté d'apporter plus que les autres en éliminant un autre défenseur, ou en plaquant haut, pour éviter le offload, voir pour arracher le ballon. Cette volonté, lui permet de casser 2 plaquages, de battre 4 autres défenseurs, et de réaliser 2 passes après contact.
Ouvreur avec les Saracens, Farrell ne perd rien de son rendement lorsqu’il glisse au centre, avec le XV de la Rose, pour offrir une deuxième option stratégique au milieu du terrain. Jusqu’à provoquer une aigreur jalouse chez ses adversaires : si on aime autant détester Farrell, c’est un peu pour cette arrogance exprimée par sa communication corporelle. Si on cultive autant de défiance à son égard, soyons honnêtes, c’est surtout parce qu’il est le meilleur. Et qu’il ne s’en excuse pas.
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