L'incroyable défi de Bourg

Par Rugbyrama
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Désormais 15e, Bourg n'est plus qu'à sept points du premier non-relégable. Mais malgré sa forme actuelle, le club part peut-être de trop loin.

Une résurrection. Alors que Bourg n'avait aligné que trois succès depuis le début de la saison, le club de l'Ain vient d'enchaîner quatre victoires de rang. Une série aussi belle qu'inattendue qui lui a permis de quitter le fauteuil de lanterne rouge dans lequel il s'était assis au soir de la 2e journée. Et de revenir à sept points du premier non-relégable après en avoir compté jusqu'à seize ! Miracle ? Pas tout à fait, même si Jean Anturville, l'entraîneur bressan, reste lucide : "Le calendrier est aussi une explication. Sur les quatre derniers matchs, hormis Pau, nous avons affronté des équipes à notre portée, qui sont dans la deuxième moitié du classement. Mais nous avons tout de même battu Pau en réalisant en première période notre meilleure mi-temps de la saison. Nous avions déjà accroché des formations de la première partie du championnat mais nous ne les avions pas battues".

Une expérience à acquérir

Le calendrier n'est cependant pas l'unique explication. Les joueurs de l'Ain sont parvenus à trouver des certitudes sur le terrain. "Nous avons trouvé une identité de jeu, commettons moins de fautes et rendons moins de ballons. Avant, nous avions donné beaucoup de points en nous faisant punir sur nos pertes de balles". L'entraîneur burgien cite notamment des essais encaissés à Colomiers ou Lyon. Au-delà, cet élément montre que plusieurs mois étaient nécessaires pour que les joueurs du club puissent acquérir les exigences du Pro D2. Dommage, car au vu de leurs performances actuelles, ils peuvent nourrir des regrets mais il fallait passer par cet apprentissage. "Qu'est-ce que nous pouvions faire de mieux ? Nous avions une équipe en début de saison, nous en avons une autre à la fin. Le groupe a progressé, le joueurs ne sont plus les mêmes. Tous ces matchs, il fallait les jouer et il fallait malheureusement les perdre. Le seul regret, c'est à Narbonne, nous perdons 21-20 en laissant des points au pied. Si nous avions gagné, cela ne serait plus le même championnat ", explique Jean Anturville.

Les armes dont bénéficiait le staff étaient toutefois limitées. En conservant 70% de son jeune effectif, Bourg-en-Bresse est en effet monté d'une division sans effectuer de recrutement conséquent. Ou du moins suffisant. "Si nous avions eu trois ou quatre joueurs expérimentés à des postes importants, cela aurait pu basculer. Là, pour y arriver, il fallait un recrutement réussi à 100% et que certains franchissent très vite les étapes. Dans une entreprise, pour que les choses fonctionnent, il faut deux ouvriers pour deux apprentis. Nous avions dix apprentis pour deux ouvriers", estime Jean Anturville. Un manque d'expérience qui s'est avéré fatal. Selon lui, c'est d'ailleurs la principale différence entre Bourg et l'autre promu, Colomiers. "Ils ont juste retrouvé leur niveau. C'était une équipe de Pro D2 en Fédérale 1 et nous sommes une équipe de Fédérale 1 amenée en Pro D2".

Objectif principal : conserver la 15e place !

Pourtant, Bourg est toujours vivant. Et peut rêver à un éventuel maintien même si la tâche s'annonce compliquée. Et le calendrier défavorable (déplacements à Lyon puis au Racing, réception de Colomiers). "On ne se leurre pas. Notre objectif est de garder la 15e place. En cela, nous sommes maîtres de notre destin. Pour accrocher la 14e, il faut réussir un exploit à Lyon ou au Racing, gagner à la maison et espérer un faux pas des autres ". Cela fait beaucoup de conditions.

Enfin, une autre issue, moins improbable, serait synonyme de survie en Pro D2. En effet, suite aux problèmes financiers d'Auch, la 15e place qu'occupe à l'heure actuelle le club de l'Ain pourrait suffire pour se maintenir. Et loin de toute hypocrisie, l'entraîneur de Bourg avoue suivre les tergiversations auscitaines même s'il ne sera plus au club la saison prochaine : "Il faut respecter les règles de la DNACG. Tout le monde doit vivre avec. Je serai heureux pour les Auscitains s'ils se sauvent mais je serai aussi très heureux si Bourg se maintient". Surtout qu'un tel dénouement était encore loin d'être envisageable il y a quelques semaines...

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