À Auch, Narbonne ira chercher son ticket pour les demies

Le calendrier offre parfois comme ça des tournants dans une saison. Cette 28e journée en est un, il n’y a aucun doute là-dessus: Tarbes est la dernière formation à pouvoir s’immiscer parmi les cinq équipes de tête mais les Pyrénéens sont attendus à Lyon… Un Lou qui en cas de succès validerait son billet pour le Top 14 ; on imagine donc l’ardeur de la tâche qui les attend. Et dans le même temps Narbonne sera à Auch face à une équipe qui tirera sa dernière cartouche pour éviter la relégation en Fédérale 1… "Lorsque je jouais à Montpellier j’ai été dans la situation des Auscitains, détaille Sébastien Petit, pilier du Racing. On a envie de tout donner, de se livrer sans limite mais il y a toujours une forte tension car tu sais qu’en cas de défaite c’est fini… C’est pour cette raison que nous nous attendons à une réception très compliquée. Mais nous sommes prévenus et savons à quoi nous attendre".

Petit: "Le match aller ne veut plus rien dire"

Les Narbonnais sont sur une dynamique totalement opposée, comme aspirés par la réussite: "Quand tu luttes pour le haut du tableau, tu es poussé par une sorte d’euphorie, continue le capitaine. Les coups font moins mal après une victoire et le plaisir est permanen. Que ce soit à l’entraînement, en match et dans la vie de tous les jours". Un plaisir qui serait prolongé en cas de victoire à Auch: "Nous avons les cartes en main, nous sommes maîtres de notre destin et nous avons tous conscience qu’une victoire nous rapprocherait d’une demi-finale mais avant tout il y a un grand combat qui nous attend".

Le Racing sait qu’il peut frapper un grand coup dès ce weekend mais il se refuse catégoriquement à lever les bras avant d’avoir franchi la ligne d’arrivée. Et le 59–0 infligé aux Auscitains à l’aller ne saurait servir de point d’ancrage: "Nous avions fait un très bon match mais ça ne veut plus rien dire aujourd’hui, poursuit Sébastien Petit. A l’époque ils avaient des blessés et ils avaient fait tourner l’effectif. Ils vont nous proposer tout à fait autre chose samedi". Cet "autre chose" pourrait ressembler à un baroud d’honneur des Gersois résignés à se battre mais probablement usés par une saison nerveusement éreintante. Les Narbonnais sont priés de ne pas faire de sentiment, conscients que le malheur des uns fait le bonheur des autres…