Le rêve éveillé du Grenoblois Pourteau

C’est ce qui s’appelle une collaboration gagnant-gagnant. D’un côté, Grenoble recherchait un ouvreur avec les blessures d’Adrien Latorre et de Clément Gelin. De l’autre, Franck Pourteau était en quête de temps de jeu dans un club professionnel. Au Racing 92, il devait se contenter de matchs en Espoirs étant donné l’énorme concurrence à l’ouverture incarnée par Dan Carter et Pat Lambie. Sans oublier Rémi Talès. Fin février, le joueur rejoint le FCG en tant que joker médical de Clément Gelin. Dès le 2 mars, il entre pour dix minutes face à Dax (28-14. L’ouvreur grignote peu à peu du temps de jeu jusqu’à être titulaire à Mont-de-Marsan (19-13) lors d’une victoire très importante pour les Grenoblois le 18 mars.

Être avec un joueur comme ça quand on est coach, c’est top

Une blessure à la cheville met un frein temporairement à son ascension. Revenu à temps pour les phases finales de Pro D2, le staff grenoblois lui accorde sa confiance, reléguant Burton Francis sur le banc pour le barrage contre Biarritz (33-26) et en tribunes en demi-finale à Montauban (22-15). "Il fait les choses simplement et il est à l’écoute", apprécie Stéphane Glas, l’entraîneur des trois-quarts isérois. "Être avec un joueur comme ça quand on est coach, c’est top parce qu’on sent que dès qu’on donne une info il la prend et il exécute derrière."

"Je me suis directement senti à l’aise dans l’équipe", explique le jeune homme de 21 ans. "C’est un système qui se rapprochait un peu de celui que l’on pouvait avoir au Racing. Les repères étaient là. Ce sont juste les codes qui changeaient. J’essaie de produire le jeu que j’affectionne, j’espère que j’y arrive." Très bon animateur, aimant attaquer la ligne d’avantage comme le BO et l’USM ont pu le vérifier à leurs dépens, Franck Pourteau dispose aussi d’un jeu au pied de bonne facture.

Je ne sais pas trop si je réalise

Des entraînements avec les pros du Racing 92 à titulaire en phases finales de Pro D2 avec Grenoble, l’ouvreur a un peu de mal à croire ce qui lui arrive. "Je ne sais pas trop si je réalise. Après, je suis très heureux d’y être. J’ai beaucoup de chance, j’en suis conscient. C’était un peu inespéré au début de l’année, même moi je n’y croyais pas."

Engagé désormais jusqu’en 2020 au FCG, Franck Pourteau devrait logiquement être reconduit à l’ouverture dimanche (15 heures) en finale face à l’Usap. "Aujourd’hui, on est outsiders. Tout le monde nous voit perdre face à Perpignan. On n’a pas de "pression". Peut-être que personne ne nous attendait en finale. À Montauban aussi on nous prédisait la défaite, on a su répondre présent. C’est une finale, tout peut se jouer."

Le fait qu’elle se déroule à Toulouse ajoute une saveur supplémentaire pour lui : "Toulouse a toujours été mon club préféré, mon club de cœur. J’ai eu la chance d’y jouer quand j’étais jeune. Je suis arrivé au club à 15 ans, j’y ai passé cinq ans. Revenir à Toulouse, pour moi, ce n’est que du bonheur." Dimanche en cas de victoire du FCG, le bonheur serait total.