Rouet : "Ça a été très dur"

  • Pro D2 -  Guillaume Rouet (Bayonne) (Crédit Photo : Pablo Ordas)
    Pro D2 - Guillaume Rouet (Bayonne) (Crédit Photo : Pablo Ordas)
  • Guillaume Rouet (Espagne)
    Guillaume Rouet (Espagne)
  • Pro D2 -  Guillaume Rouet (Bayonne) (Crédit Photo : Pablo Ordas)
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Publié le Mis à jour
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PRO D2 - Suspendu 36 semaines pour "atteinte physique et verbale d'un officiel de match" après la rencontre qualificative pour la Coupe du Monde entre l’Espagne et la Belgique, Guillaume Rouet a fini de purger sa peine. Il revient sur huit mois compliqués et se projette sur sa saison avec l’Aviron, qui débutera vendredi avec la réception de Vannes.

Rugbyrama : Nous vous avions laissé en avril dernier, quittant Jean-Dauger sur une blessure. Comment allez-vous ?

Guillaume Rouet : Souvent, quand on est blessé, on reprend plus tôt que prévu. Là, la suspension m’a permis de bien récupérer, j’ai pu prendre le temps. Depuis trois semaines, j’ai repris le contact avec l’équipe. Sur ça, il n’y a pas de soucis, je n’ai pas de gêne. Donc, pour l’instant, ça va !

Aviez-vous déjà autant coupé avec le rugby ?

G.R : J’avais eu deux grosses blessures en 2010 et 2011, donc ça m’avait arrêté entre six et huit mois. Je m’étais fait une rupture des ligaments croisés sur le même genou, deux ans d'affilée. Mais ça faisait longtemps que ça ne m’était pas arrivé de couper autant !

À cette blessure est venue s’ajouter cette longue suspension (36 semaines, réduite en appel à 32). Comment avez-vous vécu les sept derniers mois ?

G.R : Sur le plan personnel, ça a été une période difficile comme d’autres joueurs en connaissent aussi. Je ne suis pas le seul. Les amis et la famille sont très importants dans ces moments-là. La naissance de ma fille au mois de juin également. Ça m’a aidé à surmonter cette période. Je tiens aussi à remercier les gens de la Fédération Espagnole qui ont été très présents. Je leur en suis très reconnaissant.

Guillaume Rouet (Espagne)
Guillaume Rouet (Espagne)

Était-ce le moment le plus difficile de votre carrière ?

G.R : Oui. Il y a eu cette suspension, c’est un fait. Après, il y a surtout eu le fait qu’on ne se qualifie pas à la coupe du monde. Ça a été très, très dur à avaler. On avait tout fait pour. Ne pas pouvoir la partager avec mon frère, ça restera un regret.

Revenons à ce match contre la Belgique. À quel moment avez-vous compris que la suite allait être délicate ?

G.R : Pendant le match, j’ai vite compris qu’on ne gagnerait pas. Il était impossible de produire du jeu ou quoi que ce soit. On n’avait pas les pénalités en notre faveur. Tout le monde a parlé de ce match, je ne vais pas revenir là-dessus. Ça ne sert à rien de débattre. Tout ce qui en a suivi, ça a été très dur sur un plan personnel. Ça l’a aussi été pour mes parents, car mon frère, Sébastien, et moi étions dans le lot. Maintenant, je n’ai plus envie d’en parler. J’ai envie d’avancer et de ne pas ressasser tout ce qui est arrivé par la suite.

Maintenant, c’est prendre du plaisir en jouant, retrouver les terrains, les copains, et surtout, m’épanouir

La frustration qu’a pu procurer cette rencontre va vous permettre de mieux revenir ?

G.R : Oui. Tout ce que je veux, maintenant, c’est prendre du plaisir en jouant, retrouver les terrains, les copains, et surtout, m’épanouir. Je fais du rugby pour ça, pas pour ce qu’il s’est passé ces derniers mois.

Qu’avez-vous fait pendant votre absence ?

G.R : J’avais les week-ends un peu plus libres. Je m’entraînais avec le groupe, mais le fait de ne pas faire les déplacements m’a permis de voir ma fille grandir et de passer du temps avec mes proches.

Justement, pour votre frère également sanctionné, ça a été un peu plus compliqué…

G.R : Oui, étant donné qu’il a été licencié de Narbonne. Le jugement est toujours en cours. Il attend encore, mais sera requalifié comme moi. C’est très dur pour lui parce que non seulement, il n’a rien fait, il n’y a aucune preuve valable et il a pris 32 semaines. On est très proche avec mon frère donc ça a été encore plus compliqué. Maintenant, il est à Gruissan, donc tout ce qu’il veut, c’est retrouver les terrains. Il n’y a qu’un match de rugby qui pourra effacer tout ce qu’on a vécu pendant ces huit derniers mois.

Du coup, vous estimez-vous chanceux d’être encore joueur de rugby, à l’Aviron ?

G.R : Chanceux, oui et non. Je sais ce qui s’est passé ce jour-là. Pour moi, ça a pris des proportions trop grandes par rapport à ce fait de jeu. Après, je suis content de pouvoir reprendre à Bayonne. J’aurais pu avoir le même sort que mon frère.

Pro D2 -  Guillaume Rouet (Bayonne) (Crédit Photo : Pablo Ordas)
Pro D2 - Guillaume Rouet (Bayonne) (Crédit Photo : Pablo Ordas)

De l’extérieur, comment avez-vous vécu le début de saison de vos coéquipiers ?

G.R : Un nouveau staff est arrivé, mais ça s’est mis en place très rapidement. Le début est plus que correct puisque nous sommes quatrièmes du championnat. On est invaincus à domicile, c’est important. On a été faire des performances à Massy et Montauban. Même si on perd à Béziers, le score ne reflète pas vraiment le match. C’est très positif !

Ça ne doit pas être facile d’être à l’écart d’un groupe ?

G.R : C’est sûr que ce n’est pas évident puisqu’on est impuissant ! Je n’ai pas lâché, je me suis entraîné physiquement. Je savais que j’étais requalifié fin novembre donc je me suis donné ça comme objectif. Après, ça fait toujours du mal de regarder les autres jouer, mais c’est comme ça. Ça fait partie du jeu.

Vous avez donc hâte d’être à vendredi…

G.R : Oui, ça me tarde, c’est sûr. J’espère, déjà, que le match va bien se passer, que je vais retrouver les sensations et le plaisir de terrain. J’ai beaucoup d’envie, mais il va falloir que je sois simple. Je ne devrais pas surjouer parce que c’est là qu’on sort du système. Ce sera à moi, aussi, de canaliser mon envie. Je reste lucide par rapport à mes performances et à la suite. Ça fera huit mois que je n’ai pas joué. Il va falloir que je retrouve des sensations au niveau du rugby.

Vous faites partie des cadres de l’équipe. Qu’allez-vous essayer d’apporter alors que votre contrat arrive à terme en juin prochain ?

G.R : Déjà, je vais un peu arriver sur la pointe des pieds. Il y a des joueurs en place, ce sera surtout à moi de prouver que je mérite de jouer. En toute humilité, j’arrive sans prétention. Je veux montrer au fil des matchs que je mérite d’être là.

Propos recueillis par Pablo Ordas

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