Péjoine : "Prendre du plaisir à jouer cette demi-finale à domicile !"

  • Top 14 - Jean-Baptiste Pejoine, Jeremy Davidson et Didier Casadéi (Brive)
    Top 14 - Jean-Baptiste Pejoine, Jeremy Davidson et Didier Casadéi (Brive)
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PRO D2 - Alors que son équipe va recevoir Vannes pour une demi-finale d’accession en Top 14, Jean-Baptiste Péjoine a connu les phases-finales de pro D2 comme joueur, avant de les découvrir cette année comme entraineur. Pour l’ancien demi de mêlée, Brive doit s’appuyer sur son formidable public pour atteindre la finale de Pau, et penser un peu plus fort encore à la remontée.

Rugbyrama : Le CA-Brive a été pas mal critiqué pour son irrégularité à l’extérieur cette saison, pourtant vous avez tout de même terminé premier de la phase régulière ?

Jean-Baptiste Péjoine : Et pour dire vrai nous sommes même plutôt satisfaits de cette position finale au classement ! Elle me parait justifiée par notre meilleure attaque du championnat en nombre de points et au goal-average. Notre invincibilité à domicile est également un élément de cette performance. Dans les critiques que nous avons pu recevoir, il y a à boire et à manger ! On a fourni beaucoup de travail depuis fin juin pour mettre en place de nouvelles méthodes de travail et digérer le traumatisme de la descente en Pro D2. Il fallait du temps pour mettre tout cela en place, et au bout du compte on accède à notre objectif : une demi-finale à domicile.

Cet objectif étant atteint, Vous voici dans la préparation de cette semaine aussi attendue que décisive ?

JBP. : Nos joueurs attendent ce rendez-vous avec beaucoup d’envie et d’impatience, ce qui est normal car c’est la récompense du travail de toute une saison. Ce match de gala, dans le cadre de phases-finales, on n’a pas l’occasion d’en jouer tous les ans ! Surtout dans un championnat aussi homogène et disputé que celui de Pro D2… Que ce soit pour nos jeunes comme pour nos joueurs plus expérimentés, c’est un moment qui reste unique dans une carrière. Avec la perspective de pouvoir disputer cette rencontre à Amédée-Domenech, il faut vraiment que tout le monde puisse prendre du plaisir dans ce rendez-vous prestigieux.

L’adversaire sera donc l’inattendue RC-Vannes, qui a déjà réussi sa saison et s’avance sans aucune pression à Amédée-Domenech ?

JBP. : C’est une équipe que nous suivons avec beaucoup d’attention car elle est vraiment très bien structurée, et parfaitement encadrée. Son jeu collectif est de qualité avec une très bonne touche et une belle mêlée. Avec le staff de Brive on constate leur superbe progression tout au long de cette saison et on sait que c’est une équipe très dangereuse qui se présente à ce stade de la compétition. C’est un super club, avec un formidable public, qui grandit et on ne s’attend pas à une partie de plaisir ! On a bien étudié notre adversaire, mais maintenant, je veux aussi et surtout penser à mon équipe et au collectif briviste, pour bien préparer cette échéance.

Votre équipe est invaincue à domicile cette saison et a battu Vannes nettement 62-13. Néanmoins les cartes sont rebattues au moment d’aborder ce match couperet ?

JBP. : Ce sont des matchs sans filet ! Cela n’a plus rien à voir avec la phase régulière et tout peut s’arrêter à la fin des 80 minutes. Chaque erreur peut se payer cash et chaque exploit individuel peut faire la différence. C’est important de bien préparer les joueurs sur l’aspect mental lié à ce type de match, car les deux équipes auront la victoire comme seul horizon. Certains diront que nous avons le budget et l’expérience avec nous, mais tous les compteurs sont remis en zéro sur cette période, à l’image de Castres la saison passée, qui a renversé tous ses adversaires à l’extérieur avant de triompher. Ces deux équipes ont réussi leur fin de saison et pour Vannes le début des phases-finales également, mais ce match aura sa propre histoire.

Vannes a enchainé avec le match de barrage, quand Brive était au repos. Deux semaines sans jouer c’est un avantage ou un inconvénient ?

JBP. : On connaitra la réponse à cette question à l’issue du match de dimanche ! Il n’existe pas de vérité générale en la matière. On peut conserver un certain rythme en jouant mais au risque de fatiguer les organismes, blesser des joueurs ou avoir des suspendus. A l’inverse, arriver en étant bien reposé et en ayant récupéré de cette longue saison régulière nous a permis de bien travailler sur notre prochaine rencontre. C’est la vérité du terrain qui ressortira : comment nos joueurs seront-ils mobilisés ? On attend beaucoup également de la part de notre public pour pousser l’équipe et atteindre la finale tous ensemble.

C’est un choc entre deux des meilleures équipes de la phase retour finalement ?

JBP. : C’est vrai que cette équipe de Vannes n’arrive pas de nulle part. Cela fait maintenant plusieurs mois qu’on la voit monter en puissance, elle a su créer une dynamique à l’extérieur tout en étant intraitable à domicile. Un peu comme nous, c’est une équipe qui réalise une saison quasi-parfaite. On a vraiment attiré l’attention de notre groupe sur la qualité de notre adversaire, mais dorénavant, on va se recentrer sur nous pour être prêt dimanche.

C’est important de bien préparer les joueurs sur l’aspect mental lié à ce type de match, car les deux équipes auront la victoire comme seul horizon.

Vous êtes arrivé sur le banc briviste en cours de saison passée, parlez-nous de cette accession rapide au poste d’entraîneur ?

JBP. : J’ai pris la décision de commencer ma carrière d’entraineur auprès du centre de formation du CAB et de son équipe espoir. Je m’étais donné deux ou trois ans pour commencer à appréhender les subtilités de ce métier. Quand Philippe Carbonneau a fait le choix d’arrêter en cours de saison passée, le club et le staff m’ont sollicité et il m’était impossible de refuser. Je savais que la tâche serait difficile compte tenu de la position du club et commencer une carrière par une descente n’est pas l’idéal, mais ce contexte a été formateur pour la suite et c’était important pour moi de répondre présent pour mon club de toujours. Aujourd’hui, avec le staff nous avons envie de réussir cette fin de saison pour repartir sur une note plus positive.

Pour votre première saison complète, vous avez pris vos marques et fait le deuil de votre statut de joueur ?

JBP. : Quand j’étais joueur, par mon poste de demi de mêlée, j’étais déjà une forme de relais sur le terrain pour le staff. Maintenant que je suis passé de l’autre côté, j’essaye d’être un relais pour les joueurs. Par cette passerelle, j’essaye d’être à l’écoute de mes joueurs pour identifier plus rapidement les problèmes qui peuvent exister sur le plan physique, psychologique, voire même affectif. Je sais comment vit un vestiaire et je tente de me servir encore un peu de mon passé de joueur pour préparer au mieux mon avenir d’entraineur. Ce poste est mis de plus en plus sous pression, mais on ne doit jamais oublier que notre rôle est de placer les joueurs dans les meilleures dispositions.

En 2013, vous avez connu ces phases-finales d’accession en tant que joueur, cette expérience est-elle un plus pour l’entraîneur que vous êtes devenu ?

JBP. : Je me rappelle du contexte de ce match face à Aurillac. Nous étions également vu comme favori et Aurillac venait de réussir une superbe saison, comme cette équipe de Vannes. Le match avait été très serré jusqu’au bout et si je peux transmettre à mes joueurs quelques détails de mon expérience de cette rencontre ce sera un vrai plus. Je leur dirai qu’on connait notre statut mais que quoiqu’il arrive, ce match sera difficile. Je leur dirai aussi de ne pas écouter ceux qui disent que Vannes est une petite équipe pour ce niveau-là de la compétition et que la qualification passera seulement par une grande performance de notre part.

On le sait, pour le CAB l’objectif c’est la finale de Pau et la remontée en Top 14. Vous attendez un public nombreux et présent derrière son équipe ce dimanche ?

JBP. : C’était aussi un de nos moteurs pour obtenir l’une des deux premières places de la saison régulière. Récompenser notre formidable public est vraiment important aux yeux du club, du staff et des joueurs. Ce public sait répondre présent, il l’a encore montré contre Bayonne pour nous aider à l’emporter. Dimanche, ce sera à nous de prendre le match dans le bon sens, de donner de l’intensité, pour que le public nous suive et nous transcende. Pour avoir connu le match face à Aurillac, je sais que quand les 14.000 spectateurs d’Amédée-Domenech répondent présent, c’est toujours un moment particulier pour les joueurs…

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