Ducat prend du galon
PRO D2 - Auteur d’une grosse performance vendredi dernier à Bourg-en-Bresse, le jeune deuxième ligne s’affirme comme une pièce maîtresse du pack bayonnais à tout juste 22 ans.
Après chaque rencontre a lieu le même rituel du côté de Jean-Dauger. Les joueurs élisent le joueur le plus méritant du dernier match et ce dernier se voit remettre un petit trophée en début de semaine. Pour la première fois de la saison et sans grande surprise, Guillaume Ducat a été l’heureux élu. Au sortir de sa prestation remarquable face à Bourg, ponctuée par le premier essai de sa carrière en Pro D2, l’issue ne pouvait être différente. "Il a été super, souligne Joël Rey. Ce fut un match très cool à jouer", juge l’intéressé. La distinction, finalement honorifique, vient toutefois récompenser la progression d’un joueur qui s’impose, à chaque journée un peu plus, comme un élément clé du pack ciel et blanc…
Capitaine de touche
Du haut de ses 2m05, l’ancien membre du pôle France est le joueur le plus grand de l’effectif de l’Aviron. Un atout non-négligeable dans les airs où il progresse, sortie après sortie. Du simple rôle de sauteur qu’il occupait auparavant, il prouve qu’il possède également de belles capacités de contreur. "Je me sens de mieux en mieux sur la lecture défensive dans les airs", confirme le joueur formé à Tarbes, qui a rejoint Bayonne en 2015. Son implication dans ce domaine et son rôle de capitaine de touche qu’il "adore depuis tout jeune et qui le passionne" n’y sont certainement pas anodins.
"Tout le monde dit qu’il y a Antoine Battut, mais Guillaume est notre capitaine de touche, corrige Rey. Je pense qu’Antoine en a fait son protégé. Ça discute, ils sont deux ou trois leaders, mais c’est Guillaume qui a les faveurs des commandements." Lucas Rey, le fils de Joël, qui a passé deux ans à côtoyer Guillaume Ducat à l’époque au Pôle Espoirs du lycée René Cassin, avait d’ailleurs prévenu son père à l’époque. "Il m'avait dit qu’en touche, sur les sauts et en intelligence, c’était un garçon avec de grosses qualités", se remémore l’entraîneur des avants.
Des progrès dans la mobilité
En plus de son évolution dans le secteur de la conquête, Ducat affiche depuis maintenant quelques mois une nette progression dans sa mobilité sur le terrain. Le travail démarré l’an dernier avec Charles Ducamp, un des préparateurs physiques de l’Aviron, sur une demande du joueur, commence à porter ses fruits. "Je bosse beaucoup sur mes appuis, pour gagner en explosivité et plus travailler avec le ballon en main, pour ne pas directement aller au sol, explique Ducat. Cette année, le staff m’a incité à continuer. Ils m’ont dit que c’était un axe de progression pour moi. J’étais à fond derrière cette idée-là."
Et Rey de poursuivre : "J’en parlais déjà avec lui l’année dernière, Yannick lui a dit à nouveau, a insisté. Il a pris conscience qu’il avait des efforts à faire dans son déplacement. Il les a comblés cette année, après un mois ou deux. Depuis, c’est vraiment un joueur très important de notre collectif dans la conquête et dans le déplacement. Pour moi, il a franchi un cap."
Déjà verrouillé
Dès lors, il n’est pas étonnant de voir qu’il est le second joueur le plus utilisé du pack Bayonnais avec 1048 minutes disputées, juste derrière Filimo Taofifenua (1077) et devant Antoine Battut (1041). Et avec la blessure de Taofifenua, Ducat, qui débutera demain en tant que titulaire, devrait prendre la tête de ce classement. Forcément, à 22 ans, les performances du joueur, passé par les équipes de France jeunes, ont été à nouveau remarquées, et l’Aviron a fait une très jolie opération en le prolongeant pour les deux prochaines saisons. "Je me sens bien ici et je veux engranger le plus de temps de jeu possible. Je suis sûr que c’était pour moi le meilleur choix. C’est là où je m'épanouis le plus", affirme le garçon titulaire d’un BP JEPS, qui prépare actuellement une formation d’entraîneur de rugby à XV comme son coéquipier Peyo Muscarditz.
Quant à son coach, Joël Rey, il ne cache pas sa satisfaction au moment d’évoquer sa prolongation : "Avant, c’était un joueur qui n’aurait pu jouer qu’en Pro D2. Aujourd’hui, je pense qu’il pourra jouer au-dessus. Je n’ai aucun doute sur ça. Dans le rugby français, il y en a qui maîtrisent certains secteurs. Lui a quand même une grosse progression dans tous. Et il peut encore continuer ! Pour moi, il change petit à petit de dimension et de niveau. C’est pour ça que je suis très content que l’Aviron l’ait verrouillé."
Par Pablo Ordas
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